Le président américain George W. Bush a promis mercredi à Barack Obama la «coopération complète» de son gouvernement d'ici au 20 janvier pour lui faciliter la tâche quand il lui succèdera au beau milieu d'une crise économique et de deux guerres.

M. Bush a appelé M. Obama mardi soir après l'annonce de sa victoire. «J'ai dit au président-élu qu'il pouvait compter sur la coopération complète de mon administration» pendant la transition, a dit M. Bush, rompant le silence observé dans les derniers jours de la campagne.

«Je tiendrai le président-élu complètement informé des décisions importantes que je prendrai», a promis M. Bush dans une brève déclaration publique.

Pour préparer le terrain, M. Bush a invité M. Obama à effectuer «le plus vite possible» une visite à la Maison-Blanche.

Rarement un président aura prêté serment dans des circonstances plus difficiles. Et, rapidement, M. Obama devra prendre de graves décisions.

Quelles mesures prendre pour parer à une hausse considérable du chômage et une récession qui suscite des évocations de la Grande dépression des années 30? Comment tenir la promesse de retirer des dizaines de milliers de soldats d'Irak? Faut-il parler aux talibans pour que l'Afghanistan ne devienne pas le tombeau des prétentions progressistes des Américains?

Le camp Obama a présenté mercredi l'équipe chargée de préparer la transition, précisant qu'elle était en fonction depuis «plusieurs mois». Cette équipe est co-présidée par trois personnalités: John Podesta, secrétaire général de la Maison-Blanche auprès de Bill Clinton de 1998 à 2001, Valerie Jarrett, proche conseillère de M. Obama, et Pete Rouse, son chef de cabinet.

M. Obama devrait être appelé à faire des choix politiques dès les jours à venir.

Le 15 novembre se tient à Washington un grand sommet sur la crise financière. L'équipe de campagne de M. Obama a signifié, avant sa victoire, qu'il ne se joindrait pas aux dirigeants des puissances industrialisées et émergentes, selon la Maison-Blanche.

Mais celle-ci a dit attendre la contribution du président-élu à ce qui risque d'engager le gouvernement américain à venir.

«Il y a encore des choses importantes à faire dans les mois qui viennent, et je continuerai à conduire les affaires aussi longtemps que je serai en poste», a dit M. Bush.

Mais l'administration Bush a promis d'assurer la transition «la plus en douceur» possible. Il y a des mois déjà, M. Bush a donné ses consignes à cet effet, dit-elle.

M. Bush revendique de laisser un cadre diplomatique à son successeur pour faire face à de grands défis internationaux comme le nucléaire iranien et le nucléaire nord-coréen.

Les deux candidats à la présidentielle ont reçu des briefings confidentiels sur la sécurité nationale.

L'administration Bush a commencé à travailler cet été avec des représentants des deux candidats. Un conseil a été créé à la Maison-Blanche où des responsables et des experts veillent à la continuité de l'action gouvernementale parce que les terroristes pourraient profiter du flottement entre deux administrations ou qu'une catastrophe naturelle peut survenir à tout moment.

Des réunions d'information sur l'économie ou l'Irak et des exercices face à des situations de crise sont prévus avec des représentants du gouvernement entrant.

Dans un pays où nombre de postes gouvernementaux sont politiques, des milliers d'affectations vont changer de titulaires. L'administration Bush dit s'employer à faciliter le processus consistant à vérifier que les nouveaux arrivants donnent toutes les garanties de sécurité.

La transition Clinton de 1992-93 a laissé des souvenirs douloureux.

Peut-être moins cependant que celle réservée à Harry Truman quand il a succédé à Franklin Delano Roosevelt en 1945. C'est alors seulement qu'il aurait entendu parler du programme américain pour la bombe atomique.