Oubliez l'Empire State Building, la 5e Avenue ou la statue de la Liberté. L'attraction du moment à New York est le candidat démocrate à la présidence Barack Obama, omniprésent un peu partout dans la Grosse Pomme. Les touristes et les locaux s'arrachent macarons, autocollants et autres produits dérivés. Son image est partout, sur les trottoirs, dans les vitrines, les journaux et les magazines.

Car en plus d'être le favori des institutions de la ville - le New York Times vient de lui accorder son appui -, le sénateur de l'Illinois obtient l'immense faveur de la rue. Une promenade sur Broadway donne un aperçu de la frénésie. En quelques occasions, de jeunes bénévoles demandent aux piétons de s'impliquer dans la campagne en faisant des appels téléphoniques. Tous les passants sont des cibles potentielles, même un Québécois qui ne maîtrise pas tout à fait la langue de Shakespeare. Dans les vitrines de la tapageuse artère, les images pullulent à la gloire du sénateur de l'Illinois.La situation est également manifeste dans la 34e Rue, juste devant l'Empire State Building. Là, les vendeurs itinérants se disputent l'attention des passants. Certains proposent des rabais sur les «produits» Obama, d'autres comme Mona Richardson ne peuvent toutefois en faire autant.

«Je suis bénévole ici, si je vous fais payer moins cher, c'est moi qui vais devoir vider mes poches», dit-elle en riant. Chaque jour, elle part du Bronx - au nord de Manhattan -, et marche jusqu'au centre-ville pour vendre des macarons et des t-shirts.

«Je prie pour que Barack Obama remporte l'élection. Nous vivons d'espoir à l'heure actuelle», assure-t-elle.

Pour d'autres comme Erin O'Connor, la passion pour Obama s'exprime par la création. Celle-ci a donc décidé de fabriquer son propre t-shirt. Sur le sien - tout en vert - est inscrit «I love O'Bama» avec le trèfle irlandais. «Après huit années de Bush et avec la perspective de voir entrer John McCain, j'ai eu peur. Je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose», dit-elle.

Union Square, haut lieu du culte à Obama

Pour les aficionados de Barack Obama - et ils sont nombreux dans ce bastion démocrate -, le haut lieu demeure Union Square bordé par la 14e Rue. Il s'agit en quelque sorte du quartier général non officiel du sénateur, l'endroit pour dénicher les trucs les plus originaux sur le candidat présidentiel. L'objet le plus prisé demeure le macaron. Et l'avantage encore là est du côté démocrate. Barack Obama est comparé à John F. Kennedy, est cloné en icone «warholienne» et devient presque un Che Guevara des temps modernes alors que son visage devient un élément de la pop culture new-yorkaise.

«Sortez de Manhattan et c'est McCain et Palin partout. Mais ici, on affirme haut et fort nos préférences», affirme Ryan Cannella, un Italo-Américain installé depuis très longtemps à New York.

À ses côtés, Richard Taub, vendeur itinérant sur Union Square, est aux premières loges pour constater l'effervescence entourant Barack Obama à New York. Mais selon lui, les affaires étaient toutefois meilleures en 2004 lors du duel Bush-Kerry. «Lors de la dernière élection, les gens détestaient Bush. Les républicains avaient d'ailleurs fait leur convention à New York. Vous savez, la haine est meilleure pour les affaires.»

Toutefois, admet-il, l'effet Obama est international. Dans les dernières journées passées à Union Square, il a reçu la visite de journalistes polonais, mexicains ou d'ailleurs. Lors du passage de La Presse, M. Taub a été interviewé par deux équipes de télévision.

«C'est comme ça ici. Nos élections c'est un peu comme votre Coupe Stanley. Les gens veulent en entendre parler tout le temps», dit-il en riant.