Les deux candidats à la Maison Blanche étaient engagés jeudi dans une course contre la montre frénétique, à cinq jours de l'élection présidentielle américaine, alors que les sondages promettaient une lutte serrée, tout en donnant l'avantage au démocrate Barack Obama.

Adoubé mercredi soir par l'ancien président Bill Clinton au cours d'un meeting qui a rassemblé quelque 35.000 personnes aux alentours de minuit près d'Orlando (Floride, sud-est), le candidat démocrate a repris son itinéraire de campagne dès jeudi matin.

M. Obama devait tenir trois rassemblements électoraux dans trois Etats différents: à Sarasota (Floride), Virginia Beach (Virginie, est) et Columbia (Missouri, centre). Ces trois Etats ont voté pour le républicain George W. Bush en 2000 et 2004 mais M. Obama espère les conquérir le 4 novembre.

«Quand les bureaux de vote fermeront mardi soir, je n'ai pas envie de me dire: il y a quelque chose que je n'ai pas fait ici, il y a un point de mon programme que je n'ai pas expliqué là, il y a une main que je n'ai pas serrée ici», a dit M. Obama, interrogé sur la chaîne ABC News.

Le candidat républicain, John McCain, qui espère toujours un renversement de tendance, faisait campagne à Defiance dans l'Ohio (nord), l'Etat où l'élection présidentielle s'est décidée en 2000.

«Nous sommes quelques points en arrière, mais nous sommes en train de revenir», a dit M. McCain à des partisans transis de froid.

M. McCain a tenté mercredi de ramener le débat sur les questions de sécurité nationale, affirmant que son adversaire n'avait donné aux Américains «aucune raison» de croire qu'il était en mesure de protéger l'Amérique d'une attaque terroriste. Le camp démocrate a jugé cet angle d'attaque «désespéré et malhonnête».

De nouveaux chiffres sur la croissance, publiés jeudi, devraient ramener l'économie au coeur de la campagne.

L'économie américaine s'est contractée de 0,3% au troisième trimestre en rythme annuel, sa plus forte baisse en sept ans. Même si cette baisse du produit intérieur brut (PIB) est moins forte que prévu, c'est une mauvaise nouvelle pour le camp républicain, au pouvoir depuis huit ans.

Les dépenses de consommation ont quant à elles chuté de 3,1% au troisième trimestre, leur première baisse depuis 1991.

Ces chiffres «sont le résultat direct de la politique désastreuse de l'administration Bush, qui a fait passer les intérêts de Wall Street avant ceux des Américains moyens, une politique que John McCain a soutenu ces huit dernières années et qu'il entend poursuivre les quatre prochaines», a dit M. Obama dans un communiqué.

«Barack Obama voudrait accélérer» le déclin économique, a affirmé de son côté l'équipe de M. McCain, accusant le candidat de vouloir augmenter les impôts des ménages et de vouloir «redistribuer» les richesses.

Les mauvais chiffres de l'économie américaine coïncident avec l'annonce par le groupe pétrolier ExxonMobil d'un nouveau bénéfice record frôlant les 15 milliards de dollars au troisième trimestre.

Plusieurs sondages publiés jeudi continuent de donner l'avantage à M. Obama. Le sondage quotidien Washington Post/ABC News lui accorde un avantage de huit points (52% contre 44%). Le baromètre quotidien Zogby lui donne sept points d'avance et celui de Rasmussen cinq points.

La chaîne CNN a publié de son côté des sondages dans plusieurs Etats clefs qui donnent l'avantage au candidat démocrate en Pennsylvanie (55% contre 43%), en Caroline du Nord (52% contre 46%), au Nevada (52% contre 45%) et dans l'Ohio (51% contre 45%).