Un Américain de 66 ans soupçonné d'avoir envoyé à des médias et des élus plus de 120 colis contenant des sachets de poudre marqués «anthrax», qui étaient a priori inoffensifs, a été arrêté mercredi, a annoncé la police fédérale (FBI).

Le suspect, un habitant de Sacramento, la capitale administrative de Californie, a été appréhendé et est visé par trois chefs d'inculpation, a précisé un policier du FBI, contacté par téléphone au bureau de l'agence à Sacramento.

Connu des services de police pour des antécédents similaires, le suspect, Marc Keyser, est soupçonné d'avoir expédié des paquets contenant chacun un CD et un sachet marqué du mot «anthrax» (bacille du charbon) dans la région de Sacramento, à 150 km à l'est de San Francisco, mais aussi à Washington et jusqu'en Caroline du nord, à l'autre bout du pays.

Plus de 120 envois identiques auraient ainsi eu lieu, selon le FBI. Parmi les destinataires figurent des journaux, mais aussi des bureaux d'élus au Congrès (parlement), ainsi que deux restaurants de la région de Sacramento.

Les sachets contenaient de la poudre blanche. Ceux qui ont été analysés se sont jusqu'ici révélés inoffensifs, mais le FBI a demandé aux personnes qui recevraient de tels paquets de ne pas y toucher et de le contacter aussi vite que possible.

Quant au CD, il était décoré d'une représentation de l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, tenant une fiole, et portant la phrase «Anthrax choc et stupéfaction terreur».

L'un de ces paquets a été reçu par le journal San Diego Union Tribune, à Mission Valley près de la grande ville du sud de la Californie, selon les autorités locales qui ont mobilisé une unité spécialisée dans les matières dangereuses mercredi après-midi, avant que la poudre ne soit déclarée inoffensive.

Selon le journal local Sacramento Bee, M. Keyser est connu pour ses démêlés avec les forces de l'ordre et son comportement parfois incohérent.

En 2004, un service de police avait alerté les habitants d'une ville californienne contre ses agissements, après qu'il eut fait du porte à porte «pour réunir des fonds afin de protéger la police contre des attaques terroristes».

Il a aussi purgé une peine de prison pour avoir envoyé des excréments par la poste, selon le quotidien.

La révélation de l'arrestation de M. Keyser intervient deux jours après que les bureaux de l'agence de presse Reuters à New York ont été évacués pendant trois heures à la suite de la réception d'une enveloppe contenant une poudre suspecte, qui s'était elle aussi révélée inoffensive.

Ces dernières semaines, des enveloppes contenant des poudres diverses, toutes inoffensives, ont été envoyées à diverses institutions financières et au quotidien New York Times. La police n'a pas établi de lien entre les différents envois.

Il n'était pas possible de savoir mercredi soir si M. Keyser était soupçonné d'avoir également envoyé ces enveloppes.

En 2001, dans les semaines qui avaient suivi les attentats du 11-Septembre, des lettres contenant de la poudre infectée du bacille du charbon avaient causé la mort de cinq personnes aux Etats-Unis et provoqué une psychose nationale.