Le républicain John McCain s'est dit confiant dimanche malgré les sondages qui placent, à neuf jours de l'élection présidentielle américaine, son adversaire démocrate Barack Obama en position de favori, assurant que le résultat sera plus serré que prévu.

Les sondages nationaux montrent que Barack Obama fait la course en tête avec des écarts de quatre à quatorze points.

En campagne ce week-end dans le Nouveau-Mexique, l'Iowa et l'Ohio, des Etats clés qui ont donné leurs faveurs à George Bush en 2004 mais où les sondages donnent cette fois M. Obama vainqueur, M. McCain a assuré sur NBC que sa campagne «se porte bien».

«Les sondages m'ont systématiquement placé plus en retard que je ne le suis en réalité», a-t-il affirmé. «Les résultats sont serrés dans la dernière semaine, si nous continuons à être aussi serrés, vous allez veiller très tard dans la nuit du 4 novembre», a-t-il ajouté.

L'élection présidentielle aux Etats-Unis ne se fait pas au niveau national: les candidats doivent remporter des Etats pour obtenir les 270 grands électeurs nécessaires pour prendre possession du bureau Ovale. Or, certains sondages montrent que le sénateur de l'Arizona gagne du terrain dans l'Ohio, en Floride (sud-est) et en Pennsylvanie.

Lors d'un meeting à Denver, dans le Colorado (ouest) dimanche, le candidat démocrate Barack Obama a réuni plus de 100 000 personnes, un record, selon la police. Il en a profité pour répéter que le programme de son adversaire se situait dans la continuité de celui de George W. Bush.

John McCain lui avait apporté le matin-même le sujet sur un plateau, en assurant sur NBC partager avec le président sortant «la même philosophie du parti républicain».

«Je crois qu'enfin John McCain nous a livré une parole à peu près honnête en avouant que lui et George Bush avait en réalité beaucoup en commun», a lancé Barack Obama.

Le Colorado constituait, après le Nevada (ouest) et le Nouveau-Mexique, la dernière étape du week-end du démocrate dans les Etats-clés qui avaient voté pour George Bush en 2004 mais dans lesquels il est en tête dans les sondages.

S'il gagnait dans la totalité des Etats remportés par John Kerry en 2004 et qu'ils prenaient ces trois-là aux républicains, il serait assuré d'entrer à la Maison Blanche.

Sur la sellette alors que M. McCain plonge dans les sondages, Sarah Palin a promis de son côté en Floride dimanche qu'elle porterait désormais ses propres vêtements. Les critiques avaient fusé après la révélation que le parti républicain avait dépensé 150 000 dollars pour l'habiller, la coiffer et la maquiller.

Selon le site internet Politico, le camp républicain lui reproche en outre en interne d'être une «diva» qui «travaille à son propre avenir». Des critiques qui l'exaspèrent, selon même source, et qui visent, selon des responsables de la campagne républicaine, à lui faire endosser la responsabilité d'une éventuelle défaite le 4 novembre.

Interrogé dimanche sur ces dissensions, John McCain a déclaré: «je ne la défends pas, je fais son éloge, elle n'a pas besoin d'être défendue». Mais il s'est montré mal à l'aise dans la description de ses qualités et de son expérience.

Les deux camps se sont également affrontés dimanche à propos de la rumeur selon laquelle le discours inaugural de M. Obama serait déjà rédigé.

«De nombreux électeurs sont encore indécis mais il a décidé pour eux», a reproché le candidat républicain, accusant son adversaire démocrate d'être «en train de choisir les rideaux».

«Le discours inaugural du sénateur Obama n'est pas rédigé, la dernière chose dont nous avons besoin est un candidat comme John McCain dont le seul projet est de relire celui de George W. Bush», a riposté un porte-parole de Barack Obama, Bill Burton.