Le Pentagone a révisé sa directive sur les interrogatoires de détenus militaires afin d'interdire spécifiquement l'usage de techniques développées pour un entraînement de survie à partir de méthodes de torture chinoise, ont indiqué mercredi des responsables.

Selon certains observateurs, ces techniques inspirées du programme SERE (survie, évasion, résistance, fuite) ont servi de base aux techniques qui se sont répandues après les attentats du 11 Septembre dans les centres de détention à Guantanamo (Cuba), en Afghanistan et en Irak.

«L'usage des techniques du programme SERE contre une personne en détention ou sous le contrôle effectif du département de la Défense, ou détenue dans une infrastructure du département de la Défense est interdit», stipule la directive du 9 octobre relative aux interrogatoires des détenus.

Le programme SERE avait été développé par l'armée américaine après la guerre de Corée (1950-1953) pour entraîner les pilotes abattus et les autres personnels militaires, faits prisonniers par l'ennemi, à survivre aux conditions de détention.

Les pilotes apprenaient notamment à résister à la torture en subissant les mêmes techniques employées contre les prisonniers détenus par l'armée américaine pendant la guerre.

De nouvelles techniques étaient incorporées au programme après chaque nouveau conflit. Elles comprennent l'immersion, la nudité forcée, l'isolation, les coups au visage et au ventre, les postures facteur de stress, les perturbations du sommeil et les privations sensorielles.

Le programme SERE avait également intégré des techniques de violences sexuelles après la guerre du Golfe, abandonnées après des plaintes jugeant que les entraînements allaient trop loin.