Le 4 novembre se rapproche pour les deux candidats à la présidentielle américaine. Le républicain John McCain, qui semble avoir pâti électoralement de la crise financière, n'a plus que trois semaines pour renverser la vapeur s'il veut rattraper son retard sur son adversaire démocrate, Barack Obama.

Le sénateur de l'Arizona et sa colistière, la gouverneur de l'Alaska Sarah Palin, ont passé la dernière semaine à essayer d'enrayer la montée d'Obama dans les sondages, en multipliant les attaques contre lui. En vain. Ils semblent avoir changé de tactique ce week-end, tentant de convaincre les électeurs qu'ils sont les mieux placés pour faire sortir les États-Unis de la pire crise économique depuis 80 ans. L'économie américaine, thème central de la campagne présidentielle depuis plusieurs semaines, est devenue une obsession pour les électeurs, alors que la bourse a dégringolé de près de 20% cette dernière semaine et que les principales sources du crédit restent gelées.

Barack Obama devait bénéficier d'un nouveau coup de pouce dimanche avec la première apparition commune de l'ancien président américain Bill Clinton et son épouse, la sénatrice Hillary Rodham Clinton -qui a mis de côté ses rancoeurs liées à la rude campagne des primaires-, lors d'une réunion de soutien au candidat démocrate.

Les Clinton devaient participer à un meeting dans la cité ouvrière de Scranton, en Pennsylvanie, aux côtés du colistier de Barack Obama, le sénateur du Delaware Joe Biden. Cette ville a pris valeur de symbole pour les démocrates cette année: Joe Biden y est né, alors que le père d'Hillary Clinton y a grandi et y a été enterré.

La Pennsylvanie est un des rares États penchant pour le camp démocrate où McCain mène une campagne agressive, espérant renverser la tendance et faire basculer cet État de son côté le jour du scrutin.

Le candidat républicain n'avait pas de réunion publique prévue dimanche. Il se prépare pour la troisième et dernier débat présidentiel, prévu mercredi soir, un moment très important qui pourrait lui permettre de reprendre du terrain sur Barack Obama. Pour sa part, Sarah Palin devait participer à un meeting dans le sud-est de l'Ohio, un «swing state», c'est-à-dire un des États où le résultat s'annonce particulièrement serré.

Ces derniers jours, John McCain a modéré ses attaques contre son adversaire, s'inquiétant apparemment des débordements de certains de ses partisans à l'égard de Barack Obama. Ce dernier l'a d'ailleurs reconnu samedi lors d'un meeting à Philadelphie.

«J'ai apprécié qu'il rappelle que nous pouvons ne pas être d'accord, tout en restant respectueux l'un de l'autre», a déclaré Barack Obama. Il a ajouté que McCain «a servi ce pays avec honneur, et qu'il mérite nos remerciements pour cela».

La veille, lors d'une réunion publique dans le Minnesota, McCain avait pris le micro des mains d'une femme qui venait de qualifier Obama d'arabe. McCain a répondu immédiatement: «Non, madame», et il a qualifié Obama d'«honnête père de famille».