Les Etats-Unis vont annoncer samedi le retrait de la Corée du Nord de la liste des pays soutenant le terrorisme, a indiqué à l'AFP un responsable de l'administration américaine.

  «Nous nous sommes mis d'accord sur une série de mesures de vérification (du programme nucléaire nord-coréen) et à la suite de cela nous pouvons maintenant retirer la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme», a indiqué le responsable sous le couvert de l'anonymat.

Les États-Unis ont jusqu'ici conditionné ce retrait à des progrès tangibles et vérifiables dans le processus de dénucléarisation du régime communiste.

L'accord intervient après une «dernière série» de consultations téléphoniques vendredi entre la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice et ses six partenaires dans les négociations pour une dénucléarisation de la Corée du Nord, a indiqué un autre responsable.

Celui-ci n'a pas précisé avec qui s'était entretenue Mme Rice, mais ses partenaires dans ces discussions sont les deux Corées, la Chine, le Japon et la Russie.

Il a indiqué que ces consultations s'ajoutaient aux conversations téléphoniques que Mme Rice avait déjà eu vendredi dans la journée avec ses homologues japonais, chinois et sud-coréen.

Il a aussi indiqué qu'une brève rencontre avec la presse sur ce sujet aurait lieu dans la matinée à 10H00 locales.

La Corée du Nord figure sur cette liste noire en raison de sa présumée implication dans la destruction d'un avion de ligne sud-coréen en 1987 ayant fait 115 morts. Les sanctions l'empêchent notamment d'obtenir des prêts à faibles taux auprès d'institutions financières comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (FMI).

Toujours vendredi, un porte-parole du gouvernement japonais avait clairement exprimé son opposition à un retrait de la liste, rappelant que Pyongyang venait d'interdire l'accès de ses sites nucléaires aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Pyongyang doit fournir à ses partenaires des négociations les modalités d'inspections de ses installations nucléaires, qui prévoient des inspections surprises des sites nucléaires et l'accès à des échantillons de matériaux et d'équipements.

Mais le régime communiste soutient que ces inspections ne figuraient pas dans l'accord de dénucléarisation signé en 2007, dénonce une atteinte à sa dignité et menace de relancer ses installations nucléaires et d'y réintroduire des matériaux fissiles.

Le négociateur américain Christopher Hill s'est rendu la semaine dernière à Pyongyang pour tenter de débloquer les négociations, mais n'a donné aucun détail sur ses discussions.

Avant son départ, Washington envisageait, à titre de compromis, que Pyongyang remette le document concernant les modalités de vérification de ses installations nucléaires à la Chine, hôte des pourparlers à Six et proche alliée de la Corée du Nord.

En échange, les États-Unis retireraient provisoirement la Corée du Nord de leur liste noire, ce qui permettrait à Pyongyang d'affirmer que ce retrait était intervenu avant la mise en place du plan de vérification.