Joseph Biden a vécu la majeure partie de sa vie au Delaware, mais il ne rate jamais une occasion de parler de Scranton, la ville ouvrière de Pennsylvanie où il est né, le 20 novembre 1942, au sein d'une famille catholique d'origine irlandaise. «Tout ce que je sais concernant l'éthique du travail, je l'ai appris dans la maison de mon grand-père. Vous savez, Scranton est un endroit qui ne vous quitte jamais. Ça devient une partie de votre âme», a-t-il déclaré le mois dernier en s'adressant à un groupe de retraités.

Le sénateur du Delaware ne fait donc pas campagne en parlant uniquement de politique étrangère, son sujet de prédilection. En fait, il met davantage l'accent sur ses origines et son histoire familiale pour courtiser les diverses tranches de l'électorat qui sont les plus susceptibles d'être réfractaires à la candidature de Barack Obama: les Blancs de la classe ouvrière, les catholiques et les personnes âgées.

 

Il établit ainsi un lien entre la situation économique actuelle et la décision de son père, concessionnaire automobile, de quitter Scranton pour tenter de trouver un meilleur emploi dans le Delaware.

«Mon père avait l'habitude de dire qu'on ne prend pas la mesure d'un homme en le voyant tomber, mais plutôt en voyant à quelle vitesse il se relève», répète Joe Biden dans ses discours.

L'expression s'applique aussi à la vie personnelle du sénateur, qui a été marquée par une tragédie familiale. Peu après avoir été élu au Sénat pour la première fois, il a perdu sa première femme et sa fille dans un accident de la route. Ses deux fils ont survécu à leurs blessures.

Trente-cinq ans plus tard, remarié à une enseignante, Joe Biden cultive l'image d'un homme simple, qui se rend chaque jour au Sénat en train et qui rentre chaque soir à son domicile, situé à Willmington, la capitale du Delaware.