Le candidat républicain à la Maison-Blanche, John McCain, en petite forme dans les sondages, a montré ces derniers temps des signes de nervosité, notamment dans ses dernières interviews, et laissé parfois transparaître son agacement.

Constamment interrogé sur les capacités de sa colistière Sarah Palin à devenir vice-présidente, le sénateur de l'Arizona montre parfois des signes d'embarras face aux questions des journalistes sur ce sujet.

Interrogé à Kansas City, où il se trouvait mercredi avant de rentrer à Washington pour participer au vote sur le plan de sauvetage des banques, John McCain a peiné à répondre à un journaliste qui lui demandait s'il demanderait conseil à Sarah Palin en matière de politique étrangère.

«Je lui ai déjà demandé conseil par le passé», a-t-il dit au journaliste de la radio publique américaine NPR, sans préciser sur quel sujet.

«Je n'imagine pas demander conseil au sénateur Obama ou au sénateur Biden car ils se sont trompés. Ils se sont trompés sur l'Irak, sur la Russie», a-t-il poursuivi en éludant la question. «Le sénateur Obama n'a aucune expérience et s'est trompé à chaque fois qu'il a été sollicité», a-t-il affirmé.

«Mais demanderiez-vous conseil à Mme Palin?», a insisté le journaliste.

«Je ne me tournerais certainement pas vers eux. Et j'ai déjà demandé conseil à la gouverneure Palin, particulièrement sur les questions énergétiques», a-t-il ajouté. «Et j'ai apprécié ses connaissances à ce sujet et sur beaucoup d'autres questions», a-t-il assuré, sans préciser lesquelles.

La veille à Des Moines, en Iowa, il avait répondu de façon cinglante au journaliste qui l'interrogeait sur les raisons de son choix de Sarah Palin, qui ne possède pas d'expérience internationale: «Merci mais je ne suis pas d'accord avec le principe fondamental selon lequel elle n'a pas d'expérience».

Le candidat républicain s'est ensuite montré sarcastique lorqu'on lui a affirmé que Mme Palin provoquait des inquiétudes parmi les électeurs républicains. «Vraiment? Je n'ai pas vu cela dans les sondages. Je n'ai pas vu cela auprès de la base», a-t-il répondu.

«Si une personne qui passe son temps dans les cocktails à Georgetown (quartier huppé de Washington) se définit comme un conservateur qui ne l'aime pas, cela me va. Je pense que les Américains ont largement montré leur soutien», a-t-il lancé.

Plusieurs sondages publiés mercredi ont confirmé une percée de Barack Obama dans les sondages.

L'université Quinnipiac notamment donne une avance de 8 à 15 points au sénateur de l'Illinois dans trois des principaux États clefs (Floride, Ohio, Pennsylvanie). Ces trois États sont déterminants pour emporter l'élection le 4 novembre: la Pennsylvanie, l'Ohio et la Floride.

Pourtant, les collaborateurs de M. McCain se veulent rassurants.

Interrogée par l'AFP, Nicolle Wallace, directrice de la communication de l'équipe McCain, a tenté de minimiser l'impact de ces sondages. Elle a affirmé que le sénateur de l'Arizona savait que cette élection constituerait «un défi» dans une période de crise et avec un parti républicain «historiquement impopulaire».

Selon elle, «les électeurs vont vraiment apprécier au cours des 30 prochains jours la stature de chef (de M. McCain) et sa volonté d'aller au-delà des clivages partisans pour trouver une solution à la crise».

À bord de son avion mercredi, l'un des membres de son équipe s'est montré avec un masque figurant John McCain, pour détendre l'atmosphère. L'original quant à lui ne s'est pas montré auprès de la presse depuis plusieurs semaines.