Le plan de sauvetage des institutions financières américaines, fébrilement attendu par les marchés du monde entier, sera mis au vote mercredi au Sénat américain, après avoir échoué lundi à la Chambre des représentants.

Le plan de l'administration Bush prévoyant de débloquer 700 milliards de dollars pour racheter les créances douteuses des banques mises à mal par la crise des prêts immobiliers à risque a été rejeté par la Chambre à la surprise générale.

Une version révisée du plan sera mise au vote au Sénat mercredi à la tombée de la nuit après le Nouvel An juif. Ce vote signifie qu'exceptionnellement le Sénat se prononcera avant que la Chambre des représentants n'examine à nouveau le plan jeudi.

Les candidats à la Maison Blanche Barack Obama et John McCain, en campagne respectivement dans le Nevada (ouest) et l'Iowa (centre), reviendront à Washington pour le vote au Sénat, ont indiqué leurs équipes de campagne.

«Les démocrates et les républicains du Sénat croient qu'il est essentiel que nous travaillions rapidement sur cette loi importante pour rétablir la confiance en notre système financier et renforcer l'économie», a déclaré le leader de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid.

«J'espère qu'avec les améliorations que nous avons apportées au projet de l'administration, le Sénat votera la loi demain (mercredi) et la Chambre des représentants prendra sa suite après», a-t-il dit dans un communiqué.

Le sénateur démocrate Charles Schumer s'est félicité dans un communiqué de la tenue du vote mercredi soir, fruit de négociations avec les républicains du Sénat. «Je crois que cela aidera à rassembler les voix des deux côtés de l'échiquier», a-t-il dit.

Pour tenter d'obtenir le soutien des républicains, nombreux à avoir rejeté le plan à la Chambre des représentants, le projet révisé prévoit de porter à 250.000 dollars le plafond de la garantie accordée aux déposants en cas de faillite de leur banque.

Mardi, les deux candidats à la Maison Blanche avaient souhaité que l'augmentation de cette garantie soit incluse dans le plan de sauvetage.

Barack Obama a proposé que le FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), l'organe fédéral américain d'assurance des dépôts bancaires, porte de 100.000 à 250.000 dollars la garantie des dépôts bancaires effectués par les particuliers et les petites entreprises.

Un peu plus tard, le sénateur républicain John McCain a repris à son compte la proposition de son adversaire démocrate et proposé à son tour de porter à 250.000 dollars la garantie.

Mardi soir, le FDIC, dont le rôle est d'assurer aux épargnants qu'ils ne perdront pas leur argent, a accédé à cette proposition. «Cela aurait le double avantage de fournir des liquidités supplémentaires aux banques pour leurs prêts et de fournir une assurance complémentaire aux déposants», a déclaré Sheila Bair, présidente du FDIC, jugeant néanmoins que les banques restent dans leur majorité écrasante bien capitalisées et en bonne santé.

Les deux candidats à l'élection présidentielle du 4 novembre se sont également entretenus au téléphone mardi matin avec le président George W. Bush, qui s'est montré confiant dans le fait que le rejet du plan concocté par son administration par la Chambre ne signifiait pas «la fin» du processus législatif.

Le plan a été rejeté lundi par 228 voix contre 205. Le même jour, M. McCain avait tenté implicitement de rejeter l'échec du plan de sauvetage sur les démocrates en général et sur M. Obama en particulier.

Un sondage Washington Post/ABC News attribue la responsabilité de l'échec aux parlementaires républicains.