Le président George W. Bush montrera la Russie du doigt devant l'ONU mardi et la pressera de tenir ses engagements de retrait de ses troupes en Géorgie, a dit la Maison Blanche vendredi.

M. Bush prononcera son dernier discours devant l'assemblée générale des Nations unies dans une période de tensions exacerbées entre les Etats-Unis et la Russie par la guerre en Géorgie en août.

Pour autant, le conseiller de M. Bush à la sécurité nationale, Stephen Hadley, a dit que les Etats-Unis ne voulaient pas revenir aux temps de la Guerre froide.

Il a espéré que les deux puissances continueraient à coopérer au moment où la diplomatie internationale est plus que jamais confrontée aux défis nucléaires iranien et nord-coréen. Mais il a reconnu qu'il restait à voir quel effet les crispations actuelles auraient sur la collaboration avec une Russie moins impatiente que les Etats-Unis de sanctionner l'Iran en particulier.

A New York, M. Bush délivrera un triple message sur la Géorgie, a dit M. Hadley à des journalistes.

Il assurera la Géorgie de la poursuite du soutien américain et il appellera les autres pays à la soutenir aussi, a-t-il souligné.

Il soulignera «l'importance que la Russie se conforme aux garanties que ses dirigeants ont données en son nom», en particulier celui de ramener ses troupes sur les lignes d'avant le début du conflit en août, a-t-il précisé.

Et «il sera très important de rassurer tous les pays du monde qui regardent, et de leur dire qu'envahir un Etat voisin ne fait pas partie des règles régissant le monde» au 21e siècle, a-t-il ajouté.

«Comme le président l'a dit, ce genre de pratique appartient au passé, et la communauté internationale doit parler d'une seule voix sur ce point», a-t-il poursuivi.

«Ce qui s'est passé en Géorgie est très grave et suscite de réelles inquiétudes», a dit M. Hadley, au lendemain d'un discours de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice fustigeant durement une Russie «de plus en plus autoritaire dans le pays et agressive à l'étranger».

La Russie a accusé vendredi Mme Rice de déformer grossièrement les faits. Mais elle a rejeté toute logique de confrontation.

«Nous avons dit, et les Russes ont dit, que nous ne voulions pas retourner à une Guerre froide, à une guerre nucléaire ou à une nouvelle partition de l'Europe», a rappelé M. Hadley.

La Russie est impliquée dans les efforts déployés pour que la Corée du Nord abandonne ses armes nucléaires et que l'Iran ne puisse pas s'en doter. Les Etats-Unis sont tributaires du droit de veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU. Or l'administration Bush envisage précisémement un quatrième train de sanctions du Conseil de sécurité contre l'Iran.

M. Hadley a espéré que les Russes se montreraient coopératifs.

«Nous verrons», a-t-il ajouté en invoquant les futures réunions avec les Russes, à commencer par celle qui avait lieu le jour même à Washington avec les représentants des quatre autres puissances alliées face à l'Iran.

En marge de l'assemblée, M. Bush rencontrera pour la première fois son nouvel homologue pakistanais Asif Ali Zardari, au moment où la dégradation de la situation en Afghanistan et les frappes américaines contre les extrémistes réfugiés au Pakistan tendent les rapports entre les deux pays.

Le même jour, le couple Bush déjeunera avec des dissidents.

Puis M. Bush rencontrera le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avec lequel il discutera de la réforme des Nations unies, de la Géorgie, de l'Afghanistan, du Soudan, de la Birmanie et du Zimbabwe.

Lui et son homologue irakien Jalal Talabani devaient ensuite présider une réunion des pays ayant participé à la coalition multinationale. M. Hadley a dit de ne pas attendre d'annonce sur la présence militaire américaine à long terme en Irak, objet de négociations qui piétinent entre les deux gouvernements.