Les appels à l'unité qui ont dominé tous les discours de la convention démocrate de Denver (Colorado, ouest) devaient trouver leur consécration mercredi avec la désignation officielle de Barack Obama comme candidat à la Maison Blanche.

Mais le discours que l'ancien président Bill Clinton doit prononcer dans la soirée donnera la mesure de l'unité du camp démocrate.

L'issue du scrutin qui débute à 21h00 GMT (17h HAE) ne fait aucun doute. «Barack Obama est mon candidat et il doit être notre président», a dit Mme Clinton mardi soir devant quelque 20 000 personnes rassemblées au Pepsi Center de Denver où se déroule depuis lundi la convention démocrate.

Après son discours, Mme Clinton a envoyé un courriel à ses partisans pour leur demander de soutenir M. Obama.

Selon un scénario probable, Mme Clinton devrait demander à ses délégués de choisir M. Obama au début de la procédure de vote. Les délégués devraient alors acclamer le nom de M. Obama qui deviendra ainsi officiellement le candidat démocrate à la Maison Blanche.

En désignant officiellement Barack Obama, 47 ans, comme candidat à la présidentielle, les démocrates vont écrire une page de l'histoire des Etats-Unis en permettant pour la première fois à un Noir de pouvoir accéder à la Maison Blanche.

Mais la question que se posaient mercredi de nombreux observateurs est de savoir si l'unité affichée des démocrates est solide ou seulement de façade.

Les républicains ont noté que pas une seule fois dans son long discours Mme Clinton n'avait dit que M. Obama avait les qualités requises pour être commandant en chef.

Mme Clinton «n'a jamais vraiment répondu à la question essentielle: est-il (Obama, ndlr) prêt à devenir président», a estimé mercredi l'ancien maire républicain de New York Rudolph Giuliani sur Fox News.

«Elle n'a pas répondu à la question de son inexpérience», a ajouté l'ancien candidat à l'investiture républicaine. Mme Clinton était en service commandé et «n'a rien dit qui vienne du coeur», a estimé M. Giuliani.

M. Obama doit impérativement rassembler sur son nom les quelque 18 millions d'électeurs qui ont voté pour Mme Clinton lors des primaires s'il veut remporter la Maison Blanche.

Dans ces conditions, tous les regards devaient se porter sur Bill Clinton et son discours sera examiné à la loupe. Au cours de la campagne des primaires, Bill Clinton s'est montré extrêmement critique à l'encontre du sénateur de l'Illinois et la presse américaine affirme que les deux hommes ne s'apprécient guère.

Des médias américains ont rapporté mercredi que l'ancien président ne devrait pas assister jeudi au discours de M. Obama. Le sénateur de l'Illinois acceptera officiellement la candidature à la présidence jeudi à l'occasion d'un discours qu'il doit prononcer dans un stade de 75.000 places à deux pas de l'immense halle qui abrite la convention.

Aucun démocrate depuis Bill Clinton n'a remporté la Maison Blanche. Mercredi devait être également l'occasion pour Joe Biden, le colistier de M. Obama pour le poste de vice-président, de passer son grand oral. Le sénateur du Delaware (est), présent à la convention, mais muet depuis lundi, doit prononcer le grand discours de la soirée.

Agé de 65 ans, figure incontournable de la scène politique américaine, M. Biden est un habitué des grands rendez-vous. Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, il siège à la Haute-Assemblée depuis 1972. A l'époque, M. Obama n'avait que 11 ans !

Si personne ne conteste, y compris dans le camp républicain, l'expérience et la compétence du sénateur du Delaware, certains soulignent aussi que M. Biden est parfois sujet aux gaffes... aux conséquences potentiellement imprévisibles.