Ce n'est pas le discours qu'elle aurait souhaité prononcer, mais il était fort attendu et il a été fort apprécié par Barack Obama, qui l'a qualifié de «premier ordre».

Au deuxième soir d'une convention démocrate marquée par une tension certaine au sein du parti, Hillary Clinton a lancé un vibrant appel à l'unité, demandant à ses partisans de tirer un trait sur une course à l'investiture dont l'issue en a peiné plusieurs.«Mes amis, il est temps de reprendre le pays que nous aimons», a-t-elle déclaré après avoir été accueillie sur la scène du Pepsi Center de Denver par une longue ovation. «Que vous ayez voté pour moi ou pour Barack Obama, il est temps de s'unir en tant que parti autour d'un seul but. Nous faisons tous partie de la même équipe, et aucun d'entre nous ne peut rester à l'écart.»

«Barack Obama est mon candidat et il doit être notre président», a-t-elle ajouté, soulevant à nouveau les applaudissements.

Reste à voir si son appel à l'unité sera entendu. Bill Clinton, qui doit prononcer une allocution ce soir, a assisté en personne au discours de sa femme.

Une chose est certaine, cependant: Barack Obama ne peut se plaindre de son ancienne rivale, qui a mentionné son nom pas moins de 12 fois au cours de son discours. La sénatrice s'est adressée en particulier à ses partisans qui hésitent ou refusent d'appuyer le vainqueur de la course à l'investiture démocrate.

«Je veux que vous vous posiez la question: étiez-vous dans cette campagne juste pour moi? Ou y étiez-vous pour ce jeune Marine et d'autres comme lui? Y étiez-vous pour cette mère qui lutte contre le cancer tout en élevant ses enfants? Y étiez-vous pour ce bébé et sa mère qui survivent avec le salaire minimum? Y étiez-vous pour tous ces gens de ce pays qui se sentent invisibles?»

Tout en décrivant John McCain comme «un ami et un collègue», Hillary Clinton n'a pas manqué de critiquer ses politiques et de l'associer à George W. Bush.

«John McCain dit que l'économie est fondamentalement bonne. John McCain ne pense pas que 47 millions de personnes sans assurance maladie constitue une crise. John McCain veut privatiser les pensions. Et en 2008, il s'oppose encore à l'équité salariale entre les hommes et les femmes», a déclaré la sénatrice.

«Avec un programme comme celui-ci, on comprend pourquoi George Bush et John McCain seront ensemble la semaine prochain dans les Twin Cities (villes jumelles). Parce qu'il est très difficile de les différencier ces jours-ci», a-t-elle ajouté, soulevant des éclats de rire dans la foule.

La convention républicaine aura lieu à St. Paul, une ville du Minnesota qui partage avec Minneapolis le surnom de Twin Cities.

Le discours de la sénatrice Clinton a mis un terme à une soirée où plusieurs orateurs ont pris un malin plaisir à attaquer John McCain. La gouverneure démocrate de l'Arizona, Janet Napolitano, a notamment expliqué pourquoi elle n'avait pas eu de mal à tourner le dos au candidat présidentiel de son État.

«Quand je l'ai entendu dire que l'économie n'est pas un dossier qu'il comprend autant qu'il le devrait, mon problème s'est réglé», a-t-elle déclaré. «Parce que je peux vous dire franchement que John McCain a raison. Il ne comprend pas l'économie aussi bien qu'il le devrait. Et il ne comprend pas comment les politiques qu'il a appuyées et qu'il veut perpétuer ont complètement raté la cible.»