La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a quitté les Etats-Unis dimanche pour une nouvelle visite au Proche-Orient avec l'objectif de sortir de l'impasse le processus de paix israélo-palestinien et d'arracher un accord à la fin du mandat du président Bush.

Avec ce nouveau déplacement dans la région, la chef de la diplomatie américaine ne relâche pas ses efforts dans cette course contre la montre, rendue encore plus ardue par la démission du Premier ministre israélien Ehud Olmert.

C'est sa septième visite au Proche-Orient depuis la conférence d'Annapolis (Etats-Unis) en novembre 2007 où Israéliens et Palestiniens avaient relancé leurs négociations. C'est aussi son 18e déplacement en deux ans.

Au cours de cette visite prévue de deux jours, la secrétaire d'Etat entend évaluer les "efforts en cours pour mettre en place une paix durable et positive dans la région", selon le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Elle doit aussi mesurer les "progrès (accomplis) dans le but commun de conclure un accord de paix en 2008", a-t-il poursuivi dans un communiqué.

Dans cet objectif, Condoleezza Rice doit rencontrer des responsables israéliens et palestiniens, a-t-il ajouté sans préciser lesquels.

Le haut négociateur palestinien Saeb Erakat a indiqué à l'AFP que Mme Rice s'entretiendrait lundi avec le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Elle tiendra mardi des pourparlers tripartites avec son homologue israélienne Tzipi Livni et le chef des négociateurs palestiniens Ahmed Qoreï, selon la même source.

Au cours de sa dernière visite mi-juin, Mme Rice avait inhabituellement haussé le ton contre Israël, critiquant la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires occupées qui entrave tout progrès dans les négociations de paix.

Son nouveau déplacement intervient alors que d'importantes factions palestiniennes doivent tenter de se réconcilier lundi au Caire en Egypte et que 199 prisonniers palestiniens seront relâchés lundi par Israël, comme un "geste envers le président palestinien".

Après des années d'impasse, les négociations de paix, qui doivent conduire à la création d'un Etat palestinien, ont été relancées il y a près d'un an à Annapolis. MM. Abbas et Olmert s'étaient alors engagés à tenter de parvenir à un accord avant la fin du mandat du président américain George W. Bush.

Les discussions ont depuis fait peu de progrès, les deux parties restant profondément divisées sur des sujets-clés comme le statut de Jérusalem, le sort des réfugiés palestiniens, les colonies israéliennes en Cisjordanie et les frontières d'un futur Etat palestinien.

L'annonce de la démission de M. Olmert, affaibli par une affaire de corruption, a en outre porté un coup dur aux négociations.

Si Mme Rice a assuré que les Etats-Unis continueraient à travailler à un accord de paix d'ici fin décembre malgré cette démission, les experts s'accordent à dire que le départ prochain d'Olmert, qui s'était fortement impliqué dans le processus, compromet les chances d'aboutir en 2008.

Mme Livni, qui pourrait succéder à M. Olmert, s'est aussi montrée sceptique sur les chances d'y parvenir, avertissant qu'un accord incomplet risquait d'entraîner des violences.

Face au pessimisme grandissant sur ce délai voulu par le président Bush, Mme Rice a admis fin juillet qu'il serait difficile de parvenir à un accord de paix d'ici la fin de l'année. Mais elle a aussi relevé l'urgence de résoudre le conflit vieux de 60 ans. "Et la question est de savoir, si ce n'est pas maintenant, quand?", s'est-elle interrogée.

Les pourparlers de paix sont "à la croisée des chemins", estime pour sa part le négociateur palestinien Mohammed Achtiyed, "car nous ne savons pas qui dirigera le prochain gouvernement (israélien) et parce que l'administration Bush s'achève à la fin de l'année".