Syed Farook, qui a tué 14 personnes et blessé 21 autres mercredi avec son épouse, ne montrait «pas de signe de radicalisation», d'après un imam de la mosquée qu'il fréquentait et où il n'était pas apparu ces dernières semaines.

Les autorités n'excluent pas la piste du terrorisme islamiste pour expliquer les motivations de Syed Farook et Tafsheen Malik, qui ont commis un carnage en ouvrant le feu dans un centre de soins pour handicapés de San Bernardino, en Californie, à l'aide d'un véritable arsenal de guerre.

Le jeune homme de 28 ans est décrit dans sa mosquée comme réservé et poli.

« Nous n'avons jamais vu de signe de radicalisation », a affirmé à l'AFP Mahmood Nadvi, assistant imam de 39 ans à la mosquée de Dar Al Uloom Al Islamiyah of America, la seule mosquée de San Bernardino.

Nizaam Ali, étudiant de 23 ans, le connaissait bien, « avant qu'il ne soit marié ».

Le jeune homme américain d'origine pakistanaise « venait deux à trois fois par semaine » pour prier à la mosquée, « généralement vers 13 h, à l'heure de sa pause déjeuner », a-t-il raconté depuis la mosquée, soulignant que Syed Farook n'était pas venu « depuis deux à trois semaines ».

Gasser Shahata, 42 ans et sans emploi, fréquente la même mosquée. Il décrit le tueur comme « calme, timide, réservé ». « Je ne l'ai jamais entendu manquer de respect à quiconque ».

De son épouse pakistanaise, les fidèles de la mosquée savent peu de choses. « Je l'ai vue deux ou trois fois mais je n'ai jamais fait sa connaissance. Elle était voilée de noir des pieds à la tête », décrit Nizaam Ali.

« Ils se sont mariés à la Mecque en juillet 2014, pendant le Ramadan », croit savoir Nizaam Ali, qui dit n'avoir appris le nom de la jeune femme de 27 ans que mercredi, après la pire tuerie aux États-Unis depuis 2012.

« Nous avons peur des répercussions » du massacre sur l'ensemble de la communauté musulmane dans la région et aux États-Unis, fait-il valoir.

« Nous avons demandé à la police d'augmenter la sécurité » vendredi pour la principale prière de la semaine, qui rassemble en général 300 fidèles, signale-t-il.

L'imam Mahmood Nadvi insiste : en aucun cas, quelqu'un qui prépare une attaque « ne peut prétendre être un vrai musulman ».

« Si quelqu'un devient fou, ses actes ne représentent pas le Coran », martèle-t-il.

L'association de musulmans Ahmadiyya Muslim Community a quant à elle rappelé que sa communauté « est présente à San Bernardino depuis près de trois décennies, et nous n'avons jamais vu une telle horreur ».

Elle précise dans un communiqué qu'elle organise jeudi et vendredi des prières d'hommage aux victimes près de San Bernardino et à Los Angeles.