En survol au-dessus de la mer et à terre le long des plages, les opérations pour retrouver d'éventuels débris du vol MH370 au large et sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, ont repris dimanche avec le retour du beau temps.

L'avion Casa, un cargo militaire au large rayon d'action, a quitté la base militaire aérienne de Sainte-Marie, au nord de La Réunion, en milieu de matinée pour reprendre ses rotations au large de l'île: l'appareil dispose d'une autonomie de quatre heures et demi durant lesquelles la dizaine d'observateurs à bord vont scruter les 5300 km² de mer bleue qu'ils doivent ratisser.

À terre, des patrouilles de quatre ou cinq gendarmes ou policiers arpentent simultanément le littoral oriental de l'île. Depuis samedi elles sillonnent une vaste zone entre les communes de Saint-Benoit et Bras-Panon. Et ce sont des kilomètres de plage, de galets et de bord de mer que ces hommes fouillent du regard en avançant.

Vendredi une vedette de gendarmerie s'était jointe aux recherches en mer avant de faire demi-tour pour cause de météo défavorable. Ce dimanche, le soleil est de retour mais la préfecture a prévenu que «les bateaux seront engagés si un débris devait être récupéré».

Un hélicoptère Panther de la Marine d'un rayon d'action de 100 milles nautiques (185 km) et deux autres de gendarmerie (12 à 24 milles nautiques), trois vedettes ainsi que des effectifs de police et gendarmerie à terre sont mobilisables pour les recherches ordonnées vendredi par le gouvernement français et qui devraient durer «une semaine» dans un premier temps, selon le préfet de l'île Dominique Sorain, le plus haut responsable de l'État sur ce lointain territoire de la France.

Selon plusieurs experts, cités par l'AFP et d'autres médias, le périmètre potentiel des recherches est énorme, notamment du fait que le débris retrouvé fin juillet, une partie de l'aile, a probablement été apporté à La Réunion par le Courant Équatorial Sud (SEC), un courant chaud qui circule entre l'Australie et l'Indonésie en direction de Madagascar.

Les côtes de l'île sont également sillonnées par les promeneurs, qui s'improvisent enquêteurs - ou chasseurs d'épaves. «C'est peut-être une marche» de l'avion, espère dimanche l'un d'eux, brandissant une barre en aluminium. Une autre est venue chercher, selon ses termes, «des pièces à conviction» qu'elle entend bien garder en «souvenir».

«Il y a une sorte d'esprit "chasse au trésor" qui est en train de s'installer et on nous appelle pour tout et parfois n'importe quoi», rapportait récemment une source proche de l'enquête. Mais depuis, l'engouement semble retombé sur l'île de La Réunion.

Les autorités malaisiennes elles-mêmes avaient assuré avoir retrouvé des coussins de siège et des hublots de l'avion disparu, avant que la France n'annonce qu'aucun nouveau débris d'avion n'était en possession des enquêteurs.

Depuis que le fragment d'aile appartenant très vraisemblablement au vol MH370 y a été retrouvé, la petite commune de Saint-André, qui compte 50 000 habitants, est sous le feu des projecteurs et a vu débarquer des caméras du monde entier.

La ville, dont la devise est «Multis Gentibus Cor Unum» (plusieurs races, un seul coeur) a organisé une messe dédiée aux 239 victimes du vol MH370. La majorité (153) d'entre elles étant chinoises, un «Je vous salue Marie» en mandarin a été entonné par la chorale et 239 luminions, un par victime, ont été allumés.

La ville se prépare aussi «à accueillir les familles (des victimes, ndlr) si elles souhaitent venir à La Réunion. Elles seront accompagnées dans les meilleures conditions sur le territoire de (notre) ville», a assuré le maire dans un communiqué.

Il a également confirmé son intention de «faire édifier une stèle dédiée à la mémoire des personnes aujourd'hui disparues».