Sept mois presque jour pour jour après la disparition inexpliquée du vol MH370 de Malaysia Airlines, les recherches sous-marines ont repris lundi dans l'océan Indien où l'avion se serait abîmé, ont annoncé les autorités australiennes.

Après une première phase de recherches infructueuses en surface et en profondeur, un navire spécialisé affrété par la Malaisie a commencé à sonder les fonds pour tenter de localiser l'épave du Boeing 777-200 disparu le 8 mars peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, avec 239 personnes à bord.

«Le navire GO Phoenix, qui embarque du matériel et des experts mis à disposition par Phoenix International, est arrivé dans la zone de recherche dans le sud de l'océan Indien et a commencé ses opérations d'exploration sous-marine», a indiqué l'Office australien de sécurité des transports ATSB.

Le Go Phoenix, qui dispose de 12 jours d'autonomie, et le Fugro Discovery - affrété par l'Australie - vont immerger à 5000 ou 6000 mètres de puissants sonars programmés pour détecter les parties volumineuses de l'épave de l'avion comme les moteurs, le train d'atterrissage et le fuselage.

«Des images haute résolution de la zone de recherche seront collectées et analysées en temps réel (...) dans l'espoir de localiser l'épave du MH370», a expliqué Phoenix International.

Auparavant, un navire d'étude chinois, le Zhu Kezhen, et un navire australien, le Fugro Equator, ont scanné les fonds sur près de 110 000 kilomètres carrés. À partir de ces relevés bathymétriques, l'institut public Geoscience Australia a dressé une carte en trois dimensions révélant un relief accidenté de volcans, de crêtes et de fosses autour du plateau de Broken Ridge.

Les enquêteurs ont également reçu l'aide d'un spécialiste qui avait travaillé sur l'écrasement du vol Air France AF447 Rio-Paris en juin 2009 dans l'océan Atlantique.

Conditions de recherche très difficiles

Tout contact avec le cockpit a cessé après environ une heure de vol et aucune trace physique de l'appareil n'a été retrouvée depuis. Ses systèmes de communication ont néanmoins «accroché» à plusieurs reprises des satellites, permettant de reconstituer sa trajectoire présumée jusqu'à sa probable chute en mer dans le sud de l'océan Indien, au large des côtes occidentales de l'Australie.

Plusieurs hypothèses ont été évoquées, du coup de folie du pilote ou du copilote au détournement en passant par un grave accident mécanique.

L'explication la plus crédible, selon les responsables chargés de l'enquête, est qu'une brusque chute du niveau de l'oxygène à bord a rendu l'équipage et les passagers inconscients. L'avion aurait continué de voler en pilote automatique, jusqu'à sa chute en mer, faute de carburant.

Sur les 239 passagers et membres d'équipage, 153 étaient chinois.

«Notre intention est de couvrir une zone de haute priorité (mais) nous n'avons aucune idée des délais probables pour trouver quoi que ce soit», a prévenu le chef d'ATSB, Martin Dolan, interrogé par la télévision australienne ABC. «Nous sommes raisonnablement optimistes sur le fait de localiser l'avion disparu à l'horizon d'un an», a-t-il dit.

Ces opérations se dérouleront dans des conditions «très difficiles» dans une zone largement inexplorée et très éloignée des côtes. En surface, les hommes y seront soumis à des températures polaires, de forts vents soufflant de l'Antarctique et des vagues pouvant atteindre 12 mètres.

Le 17 juillet, un autre Boeing de Malaysia Airlines, assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, avait explosé en vol, vraisemblablement abattu par un missile pendant son survol de l'est de l'Ukraine. Il transportait 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais.