La Sierra Leone a enregistré un nouveau cas d'Ebola, une proche de la première victime décédée il y a moins de dix jours dans ce pays, qui était jeudi sur le qui-vive face à l'éventualité de nouvelles contaminations.

La malade est une tante de l'étudiante de 22 ans, Marie Jalloh, qui avait succombé à Ebola le 12 janvier dans la ville de Magburaka (nord), a appris l'AFP de sources au ministère sierra-léonais de la Santé à Freetown, la capitale.

Cette femme était en quarantaine à Magburaka. Des prélèvements effectués sur elle ont été testés deux fois positifs au virus Ebola. Elle a été transférée à Freetown dans un centre de traitement adapté dans un hôpital militaire, a affirmé le porte-parole du ministère de la Santé, Sidi Yahya Tunis, sans préciser son identité.

Ce second cas d'Ebola confirmé en Sierra Leone à moins de dix jours d'intervalle a également été rapporté par le porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tarik Jasarevic, à l'AFP à Genève, précisant que cette femme avait soigné Marie Jalloh quand elle était malade.

Une autre source au ministère de la Santé a indiqué qu'elle «fait partie des femmes qui ont procédé au lavage rituel du corps de Marie Jalloh avant qu'elle soit inhumée lors d'une cérémonie funéraire à Magburaka la semaine dernière».

Les corps de victimes d'Ebola sont hautement contagieux et il est préconisé de les enterrer de manière sécurisée, ce qui revient pour certaines communautés à renoncer aux rites traditionnels avec lavage et toucher des dépouilles mortelles, particulièrement importants en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, les pays les plus sévèrement affectés par l'épidémie.

Ces trois pays concentrent plus de 99 % des quelque 11 300 morts sur plus de 28 000 cas recensés depuis le début de l'épidémie en décembre 2013 dans le sud de la Guinée, un bilan néanmoins jugé sous-évalué par l'OMS.

D'après les autorités, Marie Jalloh, qui résidait habituellement à Lunsar (nord), était tombée malade en début d'année lors de ses vacances et a été transportée le 7 janvier à Magburaka.

Vaccination des contacts

Officiellement, jusqu'à mercredi soir, au total 109 «contacts» - des personnes susceptibles d'avoir été en contact avec la première victime - étaient en quarantaine en Sierra Leone, tous dans le nord du pays à l'exception du père de Marie Jalloh, isolé à Freetown où il a été retrouvé.

Selon Sidi Yahya Tunis, le pays était jeudi sur le qui-vive et n'exclut pas d'autres nouveaux cas, «surtout parmi les personnes ayant procédé au lavage du corps de Marie».

«Actuellement, nous surveillons d'autres personnes en quarantaine pour voir si elles montrent un signe ou symptôme de la maladie pendant la période d'incubation du virus» d'une durée maximale de 21 jours, a-t-il précisé.

En plus de l'hôpital militaire où a été admis le nouveau cas, «nous sommes en train de remettre en marche les autres centres» anti-Ebola, qui n'avaient pas été démantelés, a encore indiqué Sidi Yahya Tunis.

«Notre objectif immédiat est de continuer à identifier d'éventuels autres contacts ayant côtoyé Marie Jalloh. Et puisque nous avons enregistré un autre cas, nous avons rétabli la prise de températures et d'autres mesures sanitaires» de détection et prévention d'Ebola «aux principaux points de contrôle routiers et régions du pays», a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, une campagne de vaccination des contacts a été lancée mardi dans différentes localités du Nord, d'après le responsable des services médicaux sierra-léonais, le Dr Brima Kargbo, précisant mercredi soir à l'AFP que l'opération durera «jusqu'à ce que tous les contacts soient vaccinés».

Selon lui, le produit utilisé est le VSV-EBOV, déjà testé en Guinée ainsi qu'en septembre dans une ville du nord de la Sierra Leone sous quarantaine. Ce candidat vaccin est le premier à s'être révélé efficace, selon les spécialistes.

À Magburaka, la révélation de ce nouveau cas a replongé les habitants dans l'appréhension et le doute, à l'instar de Tity Kamara, une femme au foyer de 36 ans.

«Nous tentions de nous relever du choc causé par le décès de Marie Jalloh» et «maintenant, nous ne savons pas si nous sommes à l'abri» d'une contamination, a-t-elle expliqué à l'AFP.

Les tests sur le corps de Marie Jalloh se sont révélés positifs le 14 janvier, quelques heures après la déclaration par l'OMS de l'arrêt de «toutes les chaînes connues de transmission» du virus en Afrique de l'Ouest.