Une campagne de vaccination à grande échelle contre Ebola a été lancée en Guinée, dans une des régions les plus touchées par l'épidémie, et elle a été bien accueillie par la population, a-t-on appris mercredi auprès des autorités sanitaires et des habitants.

«Cette opération historique», visant près de 10 000 volontaires sur six à huit semaines, représente «certainement l'une des étapes plus importantes qui aient jamais été franchies pour développer une ligne de défense moderne» contre Ebola, selon le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Guinée, le Dr Jean-Marie Dangou, cité dans un communiqué.

Le vaccin, le VSV-EBOV, avait été administré au début du mois à une cinquantaine de volontaires mais il s'agit là d'une première vaccination «en ceinture», portant sur «les adultes consentants, à l'exception des femmes enceintes, ayant récemment été en contact avec des patients atteints du virus Ebola», selon l'OMS.

«La vaccination dite "en ceinture" consiste à identifier les patients récemment infectés et à vacciner leurs proches pour créer une "ceinture d'immunité" autour d'eux et ainsi stopper la propagation du virus», explique l'OMS.

Lancés mardi dans un village de la préfecture de Coyah, à l'est de Conakry, ces tests «ont été très bien accueillis» dans le village où ils ont débuté, selon le communiqué.

«Je suis satisfaite de ce vaccin qu'on m'a administré. Je conseillerais à toute la population de se soumettre à ce vaccin», a affirmé à l'AFP une enseignante, Mariama Camara, jointe à partir de Conakry.

«Avant le vaccin, j'avais peur. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir mais j'avoue que c'est encourageant», a indiqué une femme sous le couvert de l'anonymat.

Un autre habitant, Alkhaly Soumay, qui n'a pas été vacciné, a dit «soutenir cette équipe qui mérite d'être encouragée», se félicitant que la population ait reçu suffisamment d'explications préalables à la venue de cette mission, contrairement à des opérations antérieures de lutte contre Ebola.

Des trois pays les plus touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone), c'est en Guinée - d'où est partie l'épidémie en décembre 2013 - que les réactions à la lutte contre Ebola sont les plus fréquentes et les plus violentes, en particulier dans le sud, où règnent de vives tensions entre communautés, ainsi qu'avec le pouvoir central.

Le VSV-EBOV, l'un des deux vaccins les plus avancés contre le virus, a été mis au point par l'Agence de la santé publique du Canada.

L'autre vaccin, développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline) avec l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) est testé depuis février au Liberia.