La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a annoncé vendredi la fin du couvre-feu, en vigueur depuis août 2014 dans le pays, à partir de dimanche, et la réouverture de toutes les frontières, après une décrue de l'épidémie d'Ebola.

«La présidente Ellen Jonhson Sirleaf a ordonné la levée du couvre-feu dans tout le pays. La mesure prend effet à partir de dimanche 22 février» a indiqué vendredi la présidence dans un communiqué qui a également annoncé la réouverture, à une date non précisée, de toutes les frontières qui avaient été fermées pour enrayer la progression d'Ebola.

Le ministère de la Santé va prendre les mesures nécessaires pour prévenir l'importation du virus à partir des frontières, en accord avec les forces de sécurité, indique le texte de la présidence.

Mme Sirleaf avait annoncé en août 2014, dans un discours à la Nation, l'institution d'un couvre-feu, de 21h00 à 06h00 locales pour enrayer la propagation d'Ebola au Liberia, un des trois pays les plus touchés par l'épidémie.

Elle avait ensuite, en septembre de la même année, allégé la mesure, ordonnant son application de minuit à 06h00.

La levée du couvre-feu et la réouverture annoncée des frontières ont lieu après la rentrée des classes du 16 février au Liberia, où elles avaient également été fermées depuis août 2014 à cause d'Ebola.

Cette réouverture des écoles est effective depuis le 19 janvier en Guinée alors qu'elle est prévue le 30 mars en Sierra Leone. Ces deux pays forment avec le Liberia les trois les plus touchés par Ebola.

Les nouvelles mesures sur le couvre-feu et les frontières sont annoncées alors que la maladie est en décrue dans ces trois pays où ont été enregistrés l'essentiel de près de 9500 décès provoqués, en un peu plus d'un an par le virus, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé.

Mais alors que la maladie recule, l'inquiétude subsiste de manière isolée dans le pays.

Un groupe de patients d'un hôpital de Monrovia, ayant été en contact avec une femme infectée par le virus, ont été placés vendredi en observation, a annoncé le gouvernement libérien.

Il n'a pas indiqué combien de personnes étaient concernées. Selon des médias libériens, 30 personnes auraient été placées en observation afin de pouvoir repérer d'éventuels symptômes de contamination durant 21 jours (durée maximale d'incubation du virus).

Les nouvelles mesures interviennent aussi à une semaine de la visite, le 27 février, de Mme Sirleaf à la Maison-Blanche où elle doit être reçue par le président Barack Obama.

Le président américain a annoncé il y a dix jours que la mobilisation de l'armée américaine dans la lutte contre le virus allait céder la place à une opération civile pour «éteindre» l'épidémie. «Tant qu'il n'y aura ne serait-ce qu'un seul cas actif d'Ebola, il y aura toujours un risque», avait-il alors souligné.

Washington a déployé jusqu'à 2800 soldats en Afrique de l'Ouest, essentiellement au Liberia, pour construire des centres de traitement, former du personnel de santé et apporter un soutien logistique aux agences d'aide internationale. Moins d'une centaine devraient rester sur place d'ici fin avril.

Cette épidémie de fièvre hémorragique est la plus importante depuis l'identification du virus en 1976.