L'essai clinique mené au Liberia d'un traitement contre le virus d'Ebola, le brincidofovir, a pris fin en raison du déclin de la maladie, a annoncé mardi le Wellcome Trust, une fondation médicale britannique qui finance la recherche.

«Il n'est actuellement pas réaliste d'envisager de recruter suffisamment de patients (pour effectuer des tests et) tirer des conclusions quant à l'efficacité de ce remède», explique le Wellcome Trust dans un communiqué.

«En conséquence, l'essai a pris fin», ajoute l'organisation.

Cette décision a été prise à l'issue d'un comité scientifique réunissant des chercheurs du Liberia, de l'université d'Oxford et de l'organisation Médecins sans frontières (MSF). Elle intervient quatre jours après l'annonce de la société américaine Chimerix, qui fabrique le brincidofovir, de ne plus participer à de futurs essais.

La progression de la maladie connaît un net ralentissement dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest qui constituent l'épicentre de la maladie. L'épidémie a fait environ 9000 morts en un an, essentiellement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone.

Tout en se félicitant de «la chute des infections», le Pr Peter Horby, de l'université d'Oxford, a regretté dans le même temps que les recherches visant à trouver un «nouveau traitement sûr et efficace» ne puissent aboutir.

«Il est décevant que l'essai de cette thérapie ne puisse se poursuivre et il est essentiel que d'autres études de traitements potentiels et de vaccins continuent», a renchéri le Dr Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust.

En l'occurrence, les premiers essais des deux vaccins contre Ebola jugés les plus prometteurs ont débuté lundi au Liberia.

Il s'agit du ChAd3, développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline) avec l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), et du rVSV-ZEBOV de l'agence de santé publique du Canada (PHAC), dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits et coopère avec la société américaine NewLink Genetics.

L'épidémie d'Ebola qui a démarré en décembre 2013, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, a suscité une accélération des procédures d'essais de vaccins et traitements, qui pourraient cependant ne servir qu'après la fin officielle de celle-ci.