Un dixième médecin est mort en Sierra Leone après avoir contracté le virus Ebola, a annoncé dimanche le gouvernement de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest.

Le docteur Aiah Solomon Konoyima s'est éteint samedi soir au centre médical Hastings, proche de la capitale Freetown, au lendemain de la mort de deux autres de ses collègues, également contaminés par le virus.

«Il avait été admis à la clinique il y a plus d'une semaine et avait été transféré au service de rétablissement, car il montrait des signes positifs de guérison», a déclaré à l'AFP le responsable médical Brima Kargbo.

«Les morts répétées de nos docteurs et le mode de transmission du virus sont inquiétants et nous allons intensifier nos efforts pour endiguer l'épidémie», a-t-il ajouté.

Douze médecins au total ont contracté Ebola en Sierra Leone, dont deux seulement ont survécu, et plus d'une centaine de personnels de santé y sont morts.

L'association des jeunes docteurs du pays a exprimé la semaine dernière sa «grande préoccupation» face au phénomène, appelant le gouvernement à consacrer davantage de ressources à la lutte contre le virus Ebola.

Avant même que l'épidémie ne s'étende en mai de la Guinée à la Sierra Leone, ce pays, l'un des plus pauvres du monde, avait déjà un système de santé très faible après plus d'une décennie de guerre civile dans les années 1990.

En 2010, la Sierra Leone comptait un médecin pour 50 000 personnes, soit à peine quelque 120 docteurs pour tout le pays.

Des centaines de personnels de santé sont morts en soignant les victimes d'Ebola dans les trois pays de la région les plus touchés, la Sierra Leone, où l'épidémie continue de s'étendre, et la Guinée et le Liberia, où elle semble se stabiliser.

Le gouvernement sierra-léonais avait annoncé samedi que deux docteurs étaient morts vendredi, l'un à la clinique Hastings, l'autre au centre médical britannique Kerry Town.

La Sierra Leone a recensé près de 1600 morts d'Ebola sur plus de 7300 cas et on assiste à une alarmante poussée du virus dans l'ouest du pays, notamment dans la capitale Freetown.

Cette fièvre hémorragique se transmet par les fluides corporels, rendant ainsi les personnels de santé particulièrement vulnérables.

L'épidémie a fait plus de 6000 morts en Afrique de l'Ouest en un an pour plus de 17 000 cas, selon le dernier bilan en date de l'Organisation mondiale de la santé publié le 2 décembre.