Les organismes humanitaires canadiens craignent que le gouvernement du Canada n'impose de nouvelles restrictions aux personnes sans symptômes ayant été en contact à l'étranger avec des patients atteints du virus Ebola.

Ces groupes s'opposent à l'adoption de mesures qui pourraient décourager les gens à se rendre en Afrique de l'Ouest, où le personnel médical et l'expertise sont essentiels pour contenir et traiter l'épidémie mortelle.

Le gouvernement n'a pas encore annoncé ses intentions, mais plusieurs sources ont révélé à La Presse canadienne qu'il considérait l'imposition de restrictions plus ou moins sévères, allant des quarantaines obligatoires à une surveillance accrue, comme le font les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis.

Aux États-Unis, les voyageurs sont triés en fonction de leur contact avec les patients infectés. Or, même une personne qui a traité quelqu'un avec l'équipement requis est considérée à risque.

Ces personnes sont surveillées activement par les Centres, entraînant des visites quotidiennes de responsables de la santé publique à leur domicile pour s'assurer que des symptômes ne sont pas apparus. Les autorités peuvent aussi forcer ces personnes à ne pas utiliser les transports publics et à éviter les foules.

Même ceux qui représentent un moindre risque doivent faire état de leur température par téléphone.

Plusieurs autres États sont toutefois allés plus loin, en ordonnant des quarantaines obligatoires aux voyageurs qui ont été en contact avec des patients atteints du virus. Une décision politique, selon certains, puisque selon un sondage récent, sept Américains sur dix appuient ces mesures.

Le président américain Barack Obama et le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies Ban Ki-moon se sont opposés aux quarantaines obligatoires.

«Nous avons les gens les plus intelligents qui nous permettraient de contrôler la situation, d'offrir la formation adéquate et d'agir sur le plan de la prévention dans la communauté. Plusieurs disent 'Je voudrais y aller, mais je ne peux pas être pris dans une quarantaine jusqu'à Noël' », a expliqué Rosemary McCarney, la présidente directrice générale de l'organisme Plan Canada.

Actuellement, le Canada a des agents de quarantaine aux aéroports qui surveillent les symptômes de tous les voyageurs provenant des pays touchés par l'épidémie - la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia.

Le gouvernement a aussi annoncé qu'il cesserait temporairement l'émission de visas pour les résidents et les citoyens des pays aux prises avec la propagation du virus. Les demandes de résidences permanentes de ces pays ont aussi été suspendues.

En visant seulement les pays avec une propagation «étendue», le Canada a évité de causer un incident diplomatique avec son voisin du sud, qui a encore au moins un autre cas d'Ebola à l'intérieur de ses frontières.

Le premier cas du virus mortel aux États-Unis a été diagnostiqué le 30 septembre dernier. Le patient en est mort le 8 octobre.

Le Canada n'a pas eu de cas d'Ebola jusqu'à maintenant.