L'hôpital de Dallas, au Texas, où est décédé le Libérien Thomas Eric Duncan le 8 octobre des suites d'Ebola, a publié une lettre dimanche dans laquelle il présente ses excuses pour ne pas avoir correctement diagnostiqué les symptômes du patient.

«Lorsque M. Duncan a été admis, nous l'avons soigneusement examiné et mené toute une série d'analyses, mais le fait qu'il s'est rendu en Afrique n'a pas été correctement communiqué au sein de l'équipe soignante», écrit Barclay Bardan, président de Texas Health Resources auquel appartient le Texas Health Presbyterian Hospital, dans une lettre rendue publique.

«À son arrivée aux urgences, nous n'avons pas su déceler ses symptômes comme ceux d'Ebola. Nous en sommes profondément désolés», ajoute-t-il.

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M. Duncan, arrivé au Texas le 20 septembre en provenance du Liberia sans symptômes, était tombé malade quelques jours plus tard. Hospitalisé le 28 septembre après plusieurs jours d'atermoiements, il est décédé le 8 octobre.

Deux soignantes qui ont traité Thomas Eric Duncan ont par la suite été infectées par Ebola. M. Bardan a assuré que l'établissement menait une enquête interne pour déterminer comment elles ont pu tomber malades.

L'une d'elles, Nina Pham, a été transférée dans le Maryland, près de Washington. Dimanche, son état était «stable», selon Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses, qui s'exprimait sur CNN.

En revanche, une femme qui aurait pu être en contact avec le virus dans le même hôpital et se trouvait à bord d'un navire de croisière n'est pas malade, selon la compagnie Carnival Cruise.

Le Carnival Magic a accosté à Galveston, au Texas, dimanche matin. «Un test sanguin effectué par les autorités sanitaires a confirmé que cette personne n'est pas infectée par Ebola», explique la société dans un communiqué.

Le bateau aurait dû faire escale au Mexique vendredi, mais les autorités portuaires de Cozumel lui ont refusé l'accès en raison de la présence à bord de cette passagère, laborantine de l'hôpital texan. Belize avait également refusé de l'accueillir, malgré un appel du secrétaire d'État John Kerry au premier ministre Dean Barrow.

Par mesure de précaution, la passagère s'était isolée dans sa cabine.

La peur d'Ebola, qui a tué plus de 4500 personnes essentiellement en Afrique de l'Ouest, a poussé le président Barack Obama à demander aux Américains de ne pas «céder à l'hystérie ou à la peur», les appelant à se baser sur les faits.

Dans la journée de dimanche, le Pentagone a annoncé la mise en place d'une équipe médicale composée de 20 infirmières, cinq médecins et cinq spécialistes des maladies infectieuses qui aura pour tâche de se «tenir prête» en cas de crise aux États-Unis. Elle n'a pas vocation à se rendre en Afrique de l'Ouest.

Au sein de la classe politique, certains élus se sont prononcés pour fermer les frontières américaines aux personnes s'étant rendues dans les pays les plus affectés par Ebola.

Mais Anthony Fauci a jugé une telle mesure inefficace pour juguler l'épidémie. «Même en mettant en place des interdictions de voyage, les gens peuvent se rendre au préalable dans d'autres pays qui ne sont pas concernés par cette mesure et venir chez nous», a-t-il expliqué sur la chaîne ABC.

PHOTO MIKE STONE, ARCHIVES REUTERS

Le Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas.