Soucieux de structurer la riposte face à Ebola, mais aussi de rassurer les Américains, le président Barack Obama a annoncé vendredi la nomination d'un coordinateur chargé d'organiser la détection, l'isolement et le traitement des personnes touchées par le virus.

Deux infirmières ont été déclarées positives à Ebola aux États-Unis. Les deux femmes travaillaient au Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas et avaient été au chevet du patient libérien Thomas Eric Duncan, mort le 8 octobre.

Ron Klain, avocat, fin connaisseur des rouages de Washington, devra être le garant d'une bonne coordination entre les différents services de l'administration pour protéger les Américains, mais aussi s'assurer que les efforts déployés aux États-Unis ne se fassent au détriment de «l'engagement agressif pour arrêter Ebola à la source, en Afrique de l'Ouest», a souligné la Maison-Blanche.

Jeudi soir, à l'issue d'une réunion dans le Bureau ovale, M. Obama avait appelé les Américains à garder leur sang-froid.

«Je comprends que les gens aient peur. Mais il est important pour nous tous de mettre les choses en perspective», avait-il déclaré.

Les autorités sanitaires américaines vont étendre leurs contrôles aux passagers ayant pris le même avion --mais sur des vols différents-- que celui emprunté par Amber Vinson, l'infirmière qui a été déclarée positive à Ebola le 15 octobre. Quelque 750 passagers de plus qu'initialement prévu seront interrogés prochainement.

De son côté, le département d'État a indiqué qu'une employée du même hôpital de Dallas devait être évacuée, par précaution, d'un bateau de croisière au large de Belize.

Cette femme, superviseur de laboratoire au Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas, ne montre aucun symptôme de la maladie et reste volontairement confinée dans sa cabine, a précisé la compagnie de croisière Carnival Cruise Lines soulignant que, selon les autorités sanitaires américaines, elle représentait un risque très faible.

Mais la peur du virus s'est invitée sur le trajet du paquebot. Le secrétaire d'État John Kerry a demandé jeudi soir, sans succès, au Premier ministre du Belize Dean Barrow d'accueillir la passagère. Le Mexique à son tour a refusé vendredi au bateau, le «Carnival Magic», qui a des milliers de passagers à son bord, d'accoster en raison de la présence à bord de cette femme, a affirmé la compagnie maritime.

Brève frayeur au Pentagone

Le Pentagone a aussi été brièvement contaminé par la crainte d'Ebola. Le département de la Défense a fermé un de ses accès quelques heures après qu'une femme, que l'on croyait rentrée d'Afrique, a vomi sur un stationnement près du complexe.

Un porte-parole de son employeur a toutefois précisé plus tard qu'elle ne s'était jamais rendue en Afrique.

La lutte contre Ebola, qui a fait 4555 morts, a aussi des effets inattendus sur les relations internationales: John Kerry a adressé vendredi de très rares remerciements à Cuba, pays contre lequel les États-Unis imposent un embargo depuis 1962.

«Nous voyons déjà des nations petites et grandes accélérant de manière impressionnante leurs contributions sur la ligne de front» contre Ebola, a lancé M. Kerry devant le corps diplomatique étranger de Washington. «Cuba, un pays d'à peine 11 millions d'habitants, a dépêché 165 professionnels de santé et prévoit d'en envoyer près de 300 de plus».

M. Klain, qui fut notamment directeur de cabinet du vice-président Joe Biden, sera directement rattaché à la conseillère de M. Obama pour la sécurité intérieure, Lisa Monaco, et à la conseillère à la Sécurité nationale Susan Rice.

Le choix de la Maison-Blanche a été immédiatement critiqué par plusieurs parlementaires républicains en raison de son manque d'expérience en matière de santé. «Pourquoi le président n'a-t-il pas choisi une personne avec un parcours en maladies infectieuses ou santé publique?» s'est demandé Ed Royce, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre.

Le porte-parole de l'exécutif, Josh Earnest, a souligné que l'objectif n'était pas de recruter «un expert d'Ebola, mais plutôt un expert de la mise en oeuvre» des politiques publiques.

Si la Maison-Blanche a choisi le terme de «coordinateur», les médias américains ont retenu celui de «tsar», souvent utilisé aux États-Unis pour désigner une personne ayant des pouvoirs étendus dans une période de crise, par exemple dans la guerre contre la drogue ou le redressement de l'industrie automobile.

Kerry remercie Cuba 

La lutte contre Ebola, qui a fait près de 4500 morts en Afrique de l'Ouest, a aussi des effets inattendus sur les relations internationales: le secrétaire d'État américain John Kerry a adressé vendredi de très rares remerciements à Cuba, pays contre lequel les États-Unis imposent un embargo depuis 1962.

«Nous voyons déjà des nations petites et grandes accélérant de manière impressionnante leurs contributions sur la ligne de front» contre l'Ebola, a lancé M. Kerry devant le corps diplomatique étranger de Washington. «Cuba, un pays d'à peine 11 millions d'habitants, a dépêché 165 professionnels de santé et prévoit d'en envoyer près de 300 de plus».

M. Klain, qui fut notamment directeur de cabinet du vice-président Joe Biden, sera directement rattaché à la conseillère de M. Obama pour la sécurité intérieure, Lisa Monaco, et à la conseillère à la Sécurité nationale Susan Rice.

Si la Maison-Blanche a choisi le terme de «coordinateur», les médias américains ont retenu celui de «tsar», souvent utilisé aux États-Unis pour désigner une personne ayant des pouvoirs étendus dans une période de crise, par exemple dans la guerre contre la drogue ou le redressement de l'industrie automobile.

En 1917, le président Woodrow Wilson nomma ainsi le richissime investisseur new-yorkais Bernard Baruch pour coordonner les commandes de matériel militaire après l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale. Bernard Baruch fut très vite surnommé le «tsar de l'industrie» parce que, à l'instar du souverain russe, il avait des pouvoirs quasi absolus sur l'industrie de guerre.

PHOTO ARCHIVES AFP

Ron Klain

Le Pentagone ferme une entrée après qu'une femme a vomi

Le Pentagone a fermé vendredi, par précaution, un stationnement et une entrée de son complexe situé dans la banlieue de Washington après qu'une femme rentrée récemment d'Afrique a vomi à l'extérieur du bâtiment, répandant des inquiétudes sur l'épidémie d'Ebola.

Les agents de la police du Pentagone ont repéré à 9 h 10 locales sur un stationnement du complexe une femme «qui était malade et vomissait», a déclaré le département américain de la Défense dans un communiqué.

«Cette personne a indiqué qu'elle s'était rendue récemment en Afrique», a-t-il ajouté, sans préciser quels pays elle avait visités.

«Par mesure de précaution, tous les piétons et véhicules ont été interdits d'accès autour du stationnement Sud» et une entrée menant à l'énorme bâtiment a été fermée.

Une équipe de pompiers du comté de Arlington (Virginie) est rapidement intervenue. En moins d'une heure, la femme a été transportée à un hôpital du nord de la Virginie, à l'extérieur de Washington, a expliqué le Pentagone.

Un responsable de la défense s'exprimant sous couvert de l'anonymat a affirmé que la femme se trouvait à l'extérieur d'un bus se rendant à une cérémonie à la caserne des Marines et à laquelle assistait le secrétaire à la Défense Chuck Hagel. Après cet incident, les passagers à bord de la navette ont été placés en isolement.

De même source, la femme serait une employée d'un sous-traitant du Pentagone.

PHOTO KEVIN LAMARQUE, REUTERS

Une équipe de pompiers du comté de Arlington (Virginie) est rapidement intervenue. En moins d'une heure, la femme a été transportée à un hôpital du nord de la Virginie, à l'extérieur de Washington, a expliqué le Pentagone.