Si des cas d'Ebola devaient être rapportés en sol canadien, la ministre de la Santé du Canada affirme qu'une équipe de santé publique et d'épidémiologistes est déjà en place pour offrir le soutien et l'expertise requise aux hôpitaux, des diagnostics rapides et le matériel d'urgence nécessaire, comme des gants et des masques.

Rona Ambrose a rencontré mercredi les représentants de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers, qui s'était dite inquiète du manque de préparation et de ressources pour les intervenants de première ligne.

Elle s'est aussi entretenue avec ses homologues des provinces et des territoires pour vérifier s'ils étaient prêts à affronter le virus.

«J'ai encouragé l'ensemble des provinces et des territoires à se pencher sur les tests pour ainsi s'assurer que des protocoles sont en place et que l'équipement de protection individuelle adéquat est disponible», a-t-elle expliqué, par voie de communiqué.

Plus tôt mercredi, le premier ministre Stephen Harper a annoncé que le Canada s'engagerait prochainement à fournir un soutien additionnel à l'effort international de lutte contre le virus. Il n'a toutefois pas précisé la nature de l'aide qu'il offrira.

M. Harper a fait mention de cet engagement supplémentaire lors d'un entretien avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sur l'évolution de la crise en Afrique de l'Ouest.

Selon le bureau du premier ministre, «les échanges ont été bons à cet égard» et le secrétaire général «a exprimé sa reconnaissance à l'égard de la participation du Canada à ce jour».

Le Canada a versé jusqu'à maintenant 35 millions $ à plusieurs organismes qui travaillent dans les régions affectées. Le pays a aussi fourni de l'équipement et de l'expertise.

L'opposition veut des explications

L'opposition officielle aux Communes demandait plus tôt au gouvernement Harper de faire preuve de plus de transparence quant aux mesures mises en place pour prévenir une éclosion du virus Ebola au Canada, et à la production d'un vaccin contre la maladie mortelle.

Dans une lettre à la ministre de la Santé, Rona Ambrose, la porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de santé, Libby Davies, a écrit que les Canadiens devraient être tenus bien informés dans ce dossier afin qu'ils conservent toute leur confiance envers l'Agence de la santé publique du Canada en cas de crise.

Le NPD a aussi demandé d'identifier clairement ceux qui, en cas d'éclosion de la maladie, devraient appliquer les protocoles et les mesures de quarantaine dans les hôpitaux, et assurer la sécurité du personnel soignant.

La députée voudrait aussi obtenir plus de détails sur le vaccin expérimental mis au point au Canada et qui fait déjà l'objet d'essais cliniques. La députée néo-démocrate aimerait ainsi connaître le pourcentage des stocks existants qui est utilisé pour les essais cliniques, et donc combien de doses il resterait en cas d'urgence au Canada.

La semaine dernière, la porte-parole libérale en matière de santé Hedy Fry avait réclamé la tenue d'une réunion d'urgence du Comité de la santé de la Chambre des communes pour que la ministre de la Santé, l'administrateur en chef de la santé publique et d'autres experts viennent faire le point sur la situation. Jusqu'à maintenant, la demande de Mme Fry est restée sans réponse.

Mercredi, la ministre Ambrose a en outre rappelé que tous les voyageurs revenant de l'Afrique de l'Ouest devraient subir un examen de santé d'un agent de quarantaine de l'Agence de santé publique du Canada dès leur arrivée dans un aéroport canadien.

«Les agents de quarantaine ont reçu la formation et l'équipement nécessaires pour effectuer un contrôle médical, y compris pour vérifier la présence de fièvre, et pour déterminer si d'autres mesures de santé publique s'imposent», a-t-elle ajouté.