Le chrétien ultra-conservateur Rick Santorum bénéficiait mardi d'une nette remontée dans les sondages, devançant même au niveau national le favori à l'investiture républicaine Mitt Romney, grâce au ralliement apparent de la base du parti républicain.

L'ancien sénateur de Pennsylvanie avait créé la surprise en raflant le 7 février trois scrutins dans le Missouri, le Colorado et le Minnesota, et il menace désormais Mitt Romney dans le Michigan et l'Arizona, qui seront les deux prochains États à se prononcer le 28 février dans le cadre de la course à l'investiture du parti en vue de la présidentielle du 6 novembre.

Ces défaites ont traduit la difficulté pour M. Romney à rassembler le parti, dont la base conservatrice ne se reconnaît toujours pas dans cet homme multimillionnaire qu'elle trouve trop modéré.

Selon une enquête de l'institut Pew Research Center conduite du 8 au 12 février, M. Santorum recueille 30 % des intentions de vote dans le Michigan, État industriel du Nord des États-Unis, contre 28 % pour son adversaire Mitt Romney. Le même sondage réalisé un mois plus tôt donnait Rick Santorum à seulement 14 % contre 31 % pour l'ancien gouverneur du Massachusetts.

Cette envolée se retrouve en partie dans un autre sondage Gallup, réalisé sur la même période, qui donne Mitt Romney vainqueur dans le Michigan, mais de justesse, avec 32 % des intentions de vote contre 30 % pour Rick Santorum.

Une marge très étroite dans une région ouvrière qui devrait a priori être largement favorable au modéré Mitt Romney -- il y est né --, dont le père fut de surcroît gouverneur du Michigan et patron d'une entreprise automobile.

«Je suis un fils de Detroit», a lancé M. Romney dans une tribune mardi dans le journal Detroit News. Le candidat y critique la politique économique de Barack Obama et tente de convaincre l'électorat local de son expérience d'homme d'affaires.

Deux précédents sondages parus lundi plaçaient également Rick Santorum en tête dans cet État clé.

Selon le New York Times, M. Santorum devrait aussi affûter ses armes dans la perspective de la primaire du Michigan et orienter son discours -- d'habitude porté sur les questions morales et sociétales -- sur la relance économique et l'emploi. Il devrait tenir un discours en ce sens devant le Club économique de Detroit jeudi, selon le quotidien.

Face à la menace Santorum, l'équipe de campagne de Mitt Romney se préparait à lancer une salve d'attaques à coup de spots publicitaires contre Rick Santorum, reprenant une stratégie qui s'était avérée largement payante en Floride où M. Romney avait sévèrement battu Newt Gingrich, qui était alors son adversaire direct sur sa droite.

Selon le journal spécialisé Politico, le comité d'action politique défendant le candidat comptait débourser un demi-million de dollars en spots télévisés dans la seule semaine du 14 au 20 février.

«Ils vont frapper très fort», a promis un conseiller de Mitt Romney sur le site politique Buzzfeed.

Dans ce contexte, l'ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, apparaît désormais très affaibli. Ce dernier compte toutefois sur les scrutins du «super mardi» le 6 mars lorsqu'une dizaine d'États se prononceront à leur tour notamment dans le sud du pays pour se refaire une santé.

Les quatre candidats encore en lice -- Mitt Romney, Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul -- devaient participer à un débat télévisé dans l'Arizona le 22 février avant la primaire dans cet État du 28 février.

En dépit de ses difficultés, Mitt Romney reste en tête du processus des primaires, qui se poursuivront jusqu'à la convention du parti républicain cet été, quand sera désigné l'opposant de Barack Obama pour la présidentielle.