Rick Santorum aurait-il réussi à ravir à Newt Gingrich le rôle de candidat «anti-Romney» numéro un? Serait-il même parvenu à remettre en question le statut de favori républicain dont jouissait l'ancien gouverneur du Massachusetts il y a 24 heures?

Ces questions se posent à la suite du truc du chapeau réalisé par l'ancien sénateur de Pennsylvanie lors des trois scrutins tenus hier dans le cadre de la course à l'investiture du Parti républicain pour l'élection présidentielle du 6 novembre.

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Le politicien de 54 ans, candidat préféré des conservateurs religieux, a renoué avec la victoire en remportant les caucus du Minnesota et du Colorado ainsi que la primaire du Missouri. Il avait déjà triomphé lors des caucus d'Iowa, première étape du marathon électoral dans lequel les prétendants républicains à la présidence sont engagés.

Les victoires de Rick Santorum sont loin de signifier la fin de Mitt Romney, qui dispose toujours de moyens financiers et d'une équipe électorale supérieurs. D'autant plus que la primaire du Missouri n'avait qu'une valeur symbolique. Des caucus seront organisés le 17 mars dans cet État du Midwest pour décider comment ses 52 délégués seront distribués entre les candidats.

Mais Santorum aura réussi à freiner l'élan de l'ancien gouverneur du Massachusetts, qui avait remporté des victoires convaincantes en Floride et au Nevada après avoir été surpris par Gingrich en Caroline-du-Sud.

Santorum sera également parvenu à démontrer la tiédeur des électeurs républicains à l'égard de Romney, qui avait notamment enlevé les caucus du Colorado en 2008 avec 61% des suffrages.

«Le conservatisme est bel et bien vivant au Missouri et au Minnesota», a déclaré Santorum lors d'un discours devant ses partisans réunis à St-Charles, au Missouri, avant la confirmation de sa victoire au Colorado.

«Je ne suis pas ici en tant que solution de rechange conservatrice à Mitt Romney. Je suis ici en tant que solution de rechange conservatrice à Barack Obama», a-t-il ajouté.

Santorum a obtenu 55% des suffrages au Missouri, contre 25% pour Romney et 12% pour Ron Paul. Gingrich ne s'était pas qualifié pour ce scrutin.

Au Minnesota, Santorum a récolté 45% des voix, contre 27% pour Paul, 17% pour Romney et 11% pour Gingrich.

L'ancien sénateur de Pennsylvanie a remporté le Colorado avec 40% des voix, contre 35% à Romney, 13% à Gingrich et 12% à Paul.

«Ce fut une bonne soirée pour Rick Santorum mais je m'attends à être le candidat au bout du compte», a déclaré Mitt Romney devant ses partisans à Denver, alors que les résultats finaux des caucus du Colorado n'étaient pas encore connus.

L'équipe de Romney avait tenté de minimiser l'importance des scrutins d'hier soir avant même l'annonce des premiers, pressentant la possibilité d'une défaite dans au moins un des États.

«Bien sûr, il n'est pas possible pour un candidat de finir en première place dans chacun des États - John McCain a perdu 19 États en 2008, et nous nous attendons à ce que nos adversaires récoltent quelques victoires aussi», a écrit Rich Beeson, le directeur politique de la campagne de Mitt Romney, dans une note transmise aux journalistes.

Le Colorado et le Minnesota mettaient en jeu un total de 76 délégués. Avant les scrutins d'hier soir, Mitt Romney avait obtenu 101 des 1144 délégués nécessaires pour remporter l'investiture républicaine, selon le décompte de l'Associated Press.

Newt Gingrich, vainqueur de la primaire de Caroline-du-Sud, en avait récolté 32, contre 17 pour Rick Santorum et 9 pour Ron Paul.