Un chef militaire des rebelles prorusses, Arseni Pavlov, plus connu sous son nom de guerre «Motorola», a été tué dimanche dans l'explosion d'une bombe à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales.

Le président ukrainien Petro Porochenko a violé la trêve et nous a déclaré la guerre», a estimé le «président» de la «République populaire de Donetsk» (DNR), Alexandre Zakhartchenko, dans une déclaration aux journalistes sur place.

L'immeuble où s'est produit l'explosion se trouvait dimanche soir entouré par des camions militaires, un blindé léger et une cinquantaine d'hommes armés. Un soldat portant l'insigne de l'unité Sparta, que commandait Arseni Pavlov, a indiqué que la bombe avait été placée dans l'ascenseur de l'immeuble et avait tué le chef militaire et son garde du corps.

«Soit c'est une opération des services ukrainiens, soit c'est un coup des nôtres», a-t-il déclaré à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

Outre Motorola, plusieurs chefs de guerre séparatistes considérés comme des adversaires des autorités rebelles ont été tués dans des circonstances troubles, loin des zones où les combats continuent. En 2015, les chefs cosaques Pavel Dremov et Alexandre «Batman» Bednov  ont succombé l'un dans un attentat à la voiture piégé, l'autre dans une embuscade.

Le commandant Alexeï Mozgovoï a été lui aussi tué en 2015 dans une embuscade en plein territoire rebelle, une opération des services spéciaux ukrainiens, avaient affirmé les séparatistes.

Arseni Pavlov, qui avait participé aux principales batailles contre les forces ukrainiennes, autour de l'aéroport de Donetsk, à Slaviansk, Ilovaïsk et Debaltsevo, avait déjà échappé à un attentat à la bombe en juin à Donetsk, selon les autorités locales.

Son assassinat intervient alors que les deux régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk ont été ces derniers mois le théâtre de plusieurs attentats, de purges dans les instances dirigeantes et, selon les autorités rebelles de Lougansk, d'une tentative de putsch.

Le 22 août, les autorités de la DNR avaient annoncé qu'une bombe avait été désamorcée près du domicile du «président» Zakhartchenko, qui avait déjà été la cible d'un autre attentat en avril, selon la même source.

Le 6 août, une bombe contenant une quinzaine de kg de TNT a explosé au passage du «président» de la «République populaire de Lougansk» (LNR), Igor Plotnitski, qui a été blessé, selon les autorités rebelles.

À la suite de cet attentat manqué, le «vice-ministre de la défense» de la LNR Vitaly Kissilev a été arrêté pour tentative de putsch, ainsi qu'un ex-«premier ministre» de la LNR, Guennadi Tsypkalov, dont le suicide en détention a été annoncé peu après.