Kiev a accusé jeudi les séparatistes prorusses de «préparer un assaut» et d'avoir tué deux soldats en réalisant un «nombre record» de frappes contre les positions de l'armée ukrainienne depuis l'instauration de la trêve en février.

«Il y a eu 153 attaques visant nos positions, comme au plus fort des combats», a commenté dans un communiqué le chef du Conseil de sécurité nationale et de défense Olexandre Tourtchinov, dénonçant «un record noir» depuis la signature en février des accords de paix à Minsk grâce à la médiation franco-allemande.

Deux soldats ont été tués et dix blessés au cours des dernières 24 heures, a-t-il annoncé.

«Le redéploiement d'hommes et d'équipements à proximité de notre ligne de défense témoigne de la préparation par l'ennemi d'un assaut», a déclaré M. Tourtchinov, qui se trouve dans la zone du conflit.

Selon lui, les bombardements les plus intenses ont frappé les positions ukrainiennes à proximité des ruines de l'aéroport de Donetsk passé sous contrôle des rebelles en janvier.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire ukrainien, Vladislav Seleznev, a pour sa part fait état de combats près de la localité de Semiguiria, située à 50 km au nord-est de Donetsk, dans la nuit de mercredi à jeudi.

«Les observateurs de l'OSCE présents sur le terrain ont constaté ces derniers jours l'utilisation par les deux côtés d'armes lourdes de calibres de 122mm et 152 mm» interdites par les accords de Minsk, a déclaré Alexander Hug, chef adjoint de la mission d'observation de l'OSCE en Ukraine, au cours d'une conférence de presse.

«Les observateurs notent une augmentation des violences menant à des pertes civiles ainsi que des destructions de maisons et d'infrastructures», a-t-il poursuivi.

Depuis le début de la semaine, la situation s'est nettement dégradée dans le secteur de Marioupol, dernière grande ville dans l'est séparatiste de l'Ukraine sous contrôle du gouvernement, où les combats à l'artillerie lourde se poursuivent pour la quatrième journée consécutive.

Lors d'un appel téléphonique à son homologue russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d'État américain John Kerry s'est alarmé jeudi de «la forte augmentation» des attaques perpétrées par les séparatistes prorusses et a exhorté les parties belligérantes à «un cessez-le-feu immédiat et (à) la mise en oeuvre complète des obligations de Minsk».

Plus de 6800 personnes ont péri depuis le début du conflit en avril 2014.