La situation s'est nettement dégradée dans le secteur de Marioupol, dernière grande ville dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine sous contrôle du gouvernement, où les combats à l'artillerie lourde se poursuivent pour la troisième journée consécutive, ont indiqué mercredi des militaires ukrainiens.

«Nous tirons à l'artillerie lourde pour riposter aux tirs rebelles à l'artillerie lourde», a déclaré à l'AFP Iaroslav Tchepourniï, porte-parole de l'armée ukrainienne interrogé à Starognativka, nouveau point chaud à mi-chemin entre le bastion rebelle de Donetsk et Marioupol.

Selon un soldat ukrainien répondant au non de guerre «Zevs» (Zeus), la prise par les rebelles de ce secteur pourrait leur ouvrir la voie vers Marioupol, grande ville industrielle et portuaire de près de 500 000 habitants située sur les bords de la mer d'Azov.

«Cette partie du front est plus proche de Marioupol. Si (les rebelles) la prennent, ils prendront Marioupol. Nous ne les laisserons pas avancer», a-t-il dit à l'AFP.

«La situation s'est nettement dégradée ces derniers jours» dans le secteur de Marioupol où les positions ukrainiennes essuient des tirs au lance-roquettes multiple Grad et autres armes lourdes interdites par les accords de paix Minsk signés en février grâce à la médiation franco-allemande, a souligné Iaroslav Tchepourniï.

«Ça tire tout le temps des deux côtés. Trois jours. Jour et nuit», témoigne Andreï, 65 ans, habitant de Starognativka interrogé par l'AFP.

Les positions ukrainiennes ont été frappées dans cette zone à quatre reprises dans la nuit de mardi à mercredi y compris par les tirs d'un puissant lance-roquettes multiple Ouragan, a indiqué dans la matinée le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko, faisant état d'un soldat tué en 24 heures.

Un civil a été tué mercredi soir dans les bombardements ayant touché un quartier de Donetsk proche des ruines de l'aéroport, ont indiqué les autorités séparatistes.

Le chef de la diplomatie ukrainien Pavlo Klimkine a accusé mercredi la Russie et les rebelles de provoquer une escalade «délibérée» afin de «saper la mise en oeuvre des accords de Minsk».

Lundi, M. Klimkine avait mené des consultations d'urgence avec ses homologues russe, allemand et français, les quatre pays ayant négocié les accords de Minsk qui ont conduit à l'instauration d'une nouvelle trêve, violée depuis de manière quasi quotidienne sur certains secteurs de la ligne de front.

Plus de 6800 personnes ont péri dans l'Est séparatiste de l'Ukraine depuis le début du conflit en avril 2014.