Le président ukrainien Petro Porochenko a qualifié jeudi d'«irresponsable» le projet d'organiser des élections locales dans l'est rebelle prorusse de l'Ukraine annoncé plus tôt dans la journée par un responsable séparatiste.

Le chef séparatiste de la république autoproclamée de Donetsk (DNR) Alexandre Zakhartchenko cité par l'agence de presse officielle rebelle a déclaré que ces élections auraient lieu le 18 octobre dans la zone sous le contrôle des rebelles.

Ce vote sera organisé dans le respect des normes de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et de la législation ukrainienne, mais seulement «dans la mesure où elle ne contredit pas la Constitution et les lois de la DNR», a-t-il dit, sans donner plus de précisions.

Peu après, le président Porochenko a dénoncé ce projet  «irresponsable» aux «conséquences dévastatrices pour la désescalade» du conflit, qui a déjà fait plus de 6.500 morts depuis avril 2014.

Les précédentes élections organisées par les séparatistes, en novembre dernier, et qui n'ont pas été reconnues ni par l'Occident ni par Kiev, avaient sonné le glas des premiers accords de paix (Minsk 1) signés en septembre, a rappelé le chef de l'État.

De nouvelles élections locales doivent se dérouler dans la zone du conflit avant fin 2015 et seulement en conformité avec la loi ukrainienne et les normes internationales, d'après les accords de paix de Minsk 2 conclus en février grâce à la médiation franco-allemande et qui ont permis d'alors instaurer une fragile trêve globalement respectée.

Selon les médias ukrainiens, les Européens et les Américains font pression sur les autorités pro-occidentales de Kiev pour qu'elles aillent de l'avant dans l'organisation de ce scrutin même si la trêve en vigueur continue à être régulièrement violée.

Les clauses du traité de Minsk-2 concernant l'organisation de ces élections locales figurent cependant après celles sur le respect absolu de la trêve et le retrait des armes lourdes, qui peinent à être mises en oeuvre.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de son côté dénoncé l'absence de communication entre Kiev et les représentants des rebelles séparatistes, que l'Ukraine et les Occidentaux accusent Moscou de soutenir.