François Hollande et Angela Merkel ont de nouveau appelé vendredi le président russe Vladimir Poutine à «avancer rapidement» dans la mise en oeuvre des accords de Minsk sur le conflit dans l'est de l'Ukraine, a annoncé la présidence française.

Au cours d'un entretien téléphonique, le président français et la chancelière allemande ont «marqué auprès du président Poutine la nécessité d'avancer rapidement dans la mise en oeuvre de l'ensemble des mesures adoptées à Minsk le 12 février», indique la présidence dans un communiqué.

Les deux dirigeants européens ont en particulier réclamé des progrès «sur le plein respect du cessez-le-feu et de l'arrêt de l'emploi des armes lourdes, la libération des prisonniers et le rétablissement des relations économiques entre la zone contrôlée par les séparatistes et le reste du territoire ukrainien».

François Hollande et Angela Merkel ont aussi souhaité que «les quatre groupes de travail sur les questions politique, sécuritaire, économique et humanitaire établis le 6 mai (...) dégagent des solutions concrètes», a-t-elle ajouté, appelant les responsables séparatistes à participer à ces groupes de travail «de manière active et constructive».

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a plus tôt vendredi fait part de sa préoccupation, estimant que la situation dans l'est de l'Ukraine est devenue ces derniers jours plus «fragile» et que «tous les moyens» devaient être utilisés pour éviter une nouvelle «détérioration».

Le conflit entre l'armée ukrainienne et les rebelles a fait presque 6.300 morts depuis son déclenchement en avril 2014. L'Occident reproche au Kremlin de soutenir et d'armer les séparatistes prorusses, ce que Moscou nie catégoriquement.

François Hollande et Angela Merkel ont par ailleurs souligné «le rôle essentiel» du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'Homme de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans la préparation et la surveillance des prochaines élections locales dans les régions sous contrôle des séparatistes, un scrutin qui doit s'effectuer «dans le cadre de la législation ukrainienne».

Ce Bureau, ont-ils plaidé, «doit en particulier pouvoir disposer d'un accès libre à l'ensemble des territoires contrôlés par les séparatistes».

Une réunion de suivi du processus de Minsk se déroulera à Paris le 10 juin au niveau des vice-ministres/directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères, a indiqué la présidence française.