La Russie a mis fin samedi aux manoeuvres militaires d'une ampleur exceptionnelle qui ont mobilisé plus de 80 000 soldats et constitué une démonstration de force, en plein bras de fer avec les Occidentaux dans un contexte de crise ukrainienne.

«Les troupes ont reçu l'ordre de retourner à leurs bases permanentes», a déclaré le lieutenant-général Andreï Kartapolov, cité par les agences russes.

Le président Vladimir Poutine avait donné lundi l'ordre de mener ces exercices, de la mer Noire au Pacifique en passant par l'Arctique et comprenant le déploiement de bombardiers nucléaires en Crimée et des missiles balistiques à Kaliningrad, enclave russe au coeur de l'Europe.

Les manoeuvres russes, vivement critiquées par les pays européens voisins de la Russie, sont destinées selon les experts à montrer aux Occidentaux, notamment à l'OTAN, qu'elle est prête à tous les scénarios sur fond de crise ukrainienne.

L'Alliance atlantique a renforcé ses capacités en Europe de l'Est pour rassurer les voisins de la Russie, accusée par Kiev et ses alliés d'envoyer troupes et armes pour soutenir les séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.

L'OTAN a ainsi déployé pour trois mois 3000 soldats américains dans les pays baltes, renforcé la défense de son flanc oriental avec la création d'une nouvelle force de 5000 hommes et décidé de créer un centre de commandement en Bulgarie.

Le général Ben Hodges, commandant des forces terrestres de l'OTAN, a jugé «impressionnantes» les manoeuvres russes.

Un haut responsable du ministère russe de la Défense s'est défendu samedi de toute volonté russe d'agression après avoir rencontré une centaine d'attachés militaires, y compris des pays de l'OTAN comme les États-Unis, invités à visiter le centre de commandement militaire russe.

«J'ai demandé à nos partenaires de faire un compte-rendu honnête à leurs capitales de ce qu'ils ont vu, que nos propos soient rapportés avec exactitude, que tous les pays sachent que nous ne voulons pas faire la guerre, que nous ne représentons une menace pour personne», a déclaré le vice-ministre Anatoli Antonov aux agences russes.