La Russie a proposé à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution demandant que Kiev «entame immédiatement des consultations» avec les séparatistes prorusses sur l'organisation d'élections locales dans leurs fiefs de l'est de l'Ukraine.

Le texte, dont l'AFP a eu une copie, se réfère au paragraphe 12 des accords de paix de Minsk et souligne que ce paragraphe «prévoit des discussions et un accord sur les questions relatives aux élections locales dans certaines zones des régions de Donetsk et Lougansk».

Dans ce texte, le Conseil «exprime sa préoccupation à propos des retards à appliquer ce paragraphe», une critique adressée à Kiev. Il demande «au gouvernement ukrainien d'entamer immédiatement des consultations avec les représentants des zones concernées (...) pour appliquer ce paragraphe».

Le gouvernement ukrainien a adopté mardi une loi accordant davantage d'autonomie aux régions séparatistes de l'est du pays, mais à condition qu'elles organisent des élections locales sous le contrôle d'observateurs indépendants.

Cette loi constitue une violation «grossière» des accords de paix de Minsk, a déclaré mercredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Kiev cherche à remplacer pratiquement tous les élus du peuple par d'autres personnes».

Pour sa part, Kiev affirme que sa loi est parfaitement conforme aux accords de Minsk.

La proposition russe a peu de chances de succès étant donné l'antagonisme au Conseil entre Occidentaux et Russes depuis le début de la crise ukrainienne.

Interrogée sur l'initiative  russe, l'ambassadrice lituanienne Raimonda Murmokaité a reconnu qu'elle «était surprise» et a qualifié le texte de «très partial». Elle a affirmé que ce sont les séparatistes «qui ont rejeté depuis longtemps les accords de Minsk (...) alors que l'Ukraine est la seule à tenter de les appliquer».

Elle s'exprimait à l'issue d'une réunion informelle à huis clos sur la situation des droits de l'homme en Crimée organisée par la Lituanie, un an après l'annexion de la péninsule par Moscou.

La Russie et trois autres membres du Conseil (Chine, Angola et Venezuela) ont boycotté cette réunion.