Les corps de 32 mineurs tués dans un coup de grisou dans une mine de Donetsk, ville de l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine, ont été retrouvés.

Après une nuit de recherche, le bilan de 32 morts a été confirmé.

«Les corps de 32 mineurs ont été retrouvés» et un mineur est toujours porté disparu, a indiqué le «ministère» séparatiste des Situations d'urgence.

L'accident est survenu à la mine Zassiadko, l'une des plus grandes en Ukraine avec ses 10 000 employés actuels malgré la guerre, et où plusieurs accidents mortels se sont produits ces dernières années.

L'explosion dans cette mine du quartier Kievski, à proximité de l'aéroport de Donetsk, théâtre d'intenses combats depuis mai, jusqu'à sa reprise par les rebelles en janvier, n'a aucun lien avec le conflit d'un peu plus de dix mois qui a fait plus de 6000 morts.

Interrogé par l'AFP, le responsable du Syndicat indépendant des mineurs Mikhaïlo Volynets avait auparavant affirmé que les travaux avaient été suspendus en raison des «risques de nouvelle explosion liés à la concentration en gaz».

En ouvrant la séance au Parlement mercredi matin, le président de l'Assemblée Volodymyr Groïsman a fait observer une minute de silence pour les «victimes» de la mine Zassiadko.

Le président Petro Porochenko a présenté ses condoléances aux familles des mineurs tués et son porte-parole Sviatoslav Tsegolko a annoncé qu'une journée de deuil serait décrétée dès que le nombre des morts serait confirmé.

Polémique sur l'organisation des secours

Des parents de mineurs, certains en pleurs, ont afflué mercredi aux abords de la mine gardée par des rebelles armés et devant laquelle un journaliste de l'AFP a vu plusieurs véhicules de secours.

«Il devait partir à la retraite cette année. Personne ne me dit rien, j'ai appris la nouvelle à la télévision. Toutes les familles sont indignées de ça, j'ai peur qu'il soit mort», a déclaré à l'AFP Valentina Dziouba, 72 ans, parlant de son fils, Vladimir, âgé de 47 ans.

«On n'a aucune nouvelle de lui. C'est terrible, on n'a aucune information», a poursuivi la belle-mère d'un autre mineur.

Le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a affirmé mercredi qu'il avait ordonné l'envoi de sauveteurs ukrainiens sur place, mais que les séparatistes ne les avaient pas laissé entrer sur le territoire qu'ils contrôlent et, sur lequel, ont affirmé mercredi les États-Unis, «des milliers et des milliers» de soldats russes sont présents.

«Si les rebelles avaient accepté l'aide de l'Ukraine, les mineurs auraient pu être sauvés», a assuré Mykola Volynko, président du Syndicat des mineurs du Donbass, bassin minier de l'est de l'Ukraine qui comprend les deux régions rebelles de Donetsk et de Lougansk.

Les insurgés clament de leur côté qu'ils disposent de tous les moyens nécessaires pour mener à bien les opérations de sauvetage.

Dans une conférence de presse, un haut responsable de l'administration de la République populaire autoproclamée de Donetsk, Maxime Lechtchenko, a affirmé que «230 personnes se trouvaient sous la surface» au moment de l'explosion.

Il a précisé, dans la matinée, que «198 personnes avaient été évacuées, dont un mort et 15 avec des blessures légères».

Dans un hôpital de Donetsk, un journaliste de l'AFP a observé la prise en charge d'au moins deux d'entre eux.

«J'étais seul. Je me souviens juste de l'explosion et de la poussière. Des hommes m'ont emmené en sortant, j'ai perdu connaissance», a raconté Viacheslav Balobane, hospitalisé pour un traumatisme crânien et des brûlures.

En novembre et décembre 2007, une série d'explosions avaient fait au total 106 morts dans cette mine. Cinquante-cinq «gueules noires» y avaient également été tuées dans un coup de grisou en 2001, et 50 autres en 1999.

Cette mine est contrôlée par le député ukrainien Ioukhim Zviaguilski, ancien allié du président prorusse Viktor Ianoukovitch, destitué en février 2014 après plusieurs mois d'un mouvement de contestation pro-européen à Kiev réprimé dans le sang.

Les violations répétées des règles de sécurité à Zassiadko sont dénoncées par des mineurs du Donbass.