Au moins cinq soldats ukrainiens et sept civils ont péri dans l'est de l'Ukraine au cours des dernières 24 heures alors que des bombardements ont repris samedi sur Debaltseve, l'un des points chauds du conflit, au lendemain d'une courte trêve.

L'armée ukrainienne a par ailleurs affirmé que les troupes séparatistes et «russes» étaient en train de «masser des forces pour une offensive vers Debaltseve et Marioupol», villes stratégiques sous contrôle de l'armée ukrainienne.

«Nous observons l'augmentation du nombre de chars, de blindés et de lance-roquettes multiples Grad et Ouragan près de Debaltseve et Granitné» situé à une trentaine de kilomètres au nord-est de Marioupol, port sur la mer d'Azov dont la prise serait une étape clé vers la création d'un pont terrestre reliant la Russie à la Crimée annexée en mars, a indiqué un porte-parole de l'armée ukrainienne Volodymyr Poliovyï.

Le chef de la police régionale loyale à Kiev, Viatcheslav Abroskine, a indiqué pour sa part que les rebelles tiraient «au Grad depuis 06H00 du matin» sur les quartiers nord de Debaltseve.

Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique entre les capitales rebelles de Donetsk et de Lougansk, est le théâtre depuis plusieurs semaines de combats entre les séparatistes prorusses et les forces ukrainiennes, qui contrôlent toujours la ville, mais sont quasiment encerclées.

«La poussée de l'ennemi est la plus forte autour de Debaltseve», a confirmé samedi matin l'armée ukrainienne.

Selon le site d'information en ligne ukrainien theinsider.ua qui cite des sources proches du président ukrainien, lors de discussions jeudi à Kiev dans le cadre de lors plan de paix, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel auraient proposé à Petro Porochenko le retrait des troupes ukrainiennes de Debaltseve en échange du retrait des rebelles des environs de Marioupol.

Le président ukrainien aurait rejeté cette proposition, d'après le site.

Vendredi, 753 civils dont 81 enfants ont été évacués de Debaltseve et des localités voisines lors d'une courte trêve conclue entre les autorités de Kiev et les séparatistes, selon le service ukrainien des Situations d'urgence.

Selon Amnesty International, la plupart des 25 000 habitants de Debaltseve ont déjà fui la ville, qui n'abriterait plus que 7000 personnes.

Dans l'après-midi, deux femmes ont été tuées dans des bombardements d'Avdiïvka, faubourg nord-ouest de Donetsk, portant à sept le nombre de civils tués en 24 heures.

L'armée ukrainienne a de son côté déploré cinq militaires tués.

À Donetsk, bastion des séparatistes, la nuit a été marquée par des tirs d'artillerie sporadiques, y compris des tirs venant des positions rebelles, selon un journaliste de l'AFP sur place. De fortes détonations ont été entendues samedi matin en permanence dans le centre-ville, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Les rebelles ont également bombardé les localités de Novotochkivské et Chtchastia dans la région séparatiste voisine de Lougansk et le village de Tchernenko à 10 km au nord-est du port stratégique de Marioupol sur les bords de la mer d'Azov, selon l'armée ukrainienne.