L'Ukraine va «gagner la guerre» contre les rebelles prorusses soutenus par Moscou, a déclaré le président Petro Porochenko dans son adresse à la Nation à l'occasion du Nouvel an prononcée en compagnie de soldats et bénévoles ukrainiens.

«L'année qui se termine a été la plus dure pour nous en soixante-dix ans. L'ennemi farouche a porté atteinte à notre vie, notre territoire, notre liberté et notre indépendance», a lancé M. Porochenko dans une allusion claire à la Russie, qui a annexé en mars la péninsule ukrainienne de Crimée et est accusée d'avoir organisé et armé la rébellion prorusse dans l'Est du pays.

«Nous allons gagner cette guerre patriotique (...) car la justice est de notre côté», a poursuivi le chef de l'État, avant de souhaiter à ses compatriotes «avant tout une paix durable».

«Les paroles +Pays uni+ sont devenus le mot d'ordre de cette année», a-t-il ajouté en les prononçant symboliquement en ukrainien, en russe, langue parlée par une grande partie de la population, et tatar, langue des Tatars de Crimée, peuple autochtone de cette péninsule, qui a protesté contre son annexion.

Contrairement à la tradition, M. Porochenko a prononcé son allocution en compagnie d'une quinzaine de personnes dont des soldats ayant combattu dans l'Est séparatiste, des bénévoles apportant une aide à l'armée et des militants du Maïdan, ces protestations pro-européennes qui ont abouti en février au renversement de l'ex-président prorusse Viktor Ianoukovutch.

Ils ont tous observé avec le président un moment de silence à la mémoire des Ukrainiens, militaires et civils, tués lors de ce conflit qui a fait plus de 4.700 morts depuis son début en avril.

«2015 ne sera pas facile, mais je suis sûr qu'elle entrera dans l'histoire comme l'année du début des réformes profondes qui nous ouvriront la voie vers l'adhésion à l'Union européenne», a encore assuré le président.

L'Ukraine, qui espère déposer une demande officielle d'adhésion à l'UE en 2020, est confrontée non seulement à un conflit meurtrier mais également à une très grave crise économique avec une chute du PIB de 7,5% en 2014. Le pays vient d'adopter un budget d'austérité pour l'an 2015.