L'Union européenne ne prévoit pas pour l'instant de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, a déclaré mardi la chancelière allemande Angela Merkel, alors que la situation dans l'est de l'Ukraine s'est dégradée depuis la tenue d'élections séparatistes.

Mme Merkel a évoqué la possibilité d'élargir la liste des responsables ukrainiens prorusses visés par des sanctions européennes. Mais, «au-delà, aucune nouvelle sanction économique n'est prévue pour l'instant», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse à Berlin.

«Les sanctions ne sont pas une fin en soi, mais un instrument et elles sont toujours sur la table», avait déclaré à Berlin dans la matinée, la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini, en marge d'une rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

«Nous aurons une réunion ministérielle à Bruxelles lundi. La discussion aura lieu sur "est-ce qu'il faut augmenter les sanctions", mais surtout sur "comment soutenir l'Ukraine en ces moments difficiles"», a précisé Mme Mogherini, réitérant sa position des derniers jours.

«Le plus grand défi devant nous n'est pas seulement de réagir à la situation sur le terrain qui va clairement dans le mauvais sens, mais essentiellement de faire de l'Ukraine une "success-story", montrer que choisir la voie européenne apporte de bons résultats pour le pays et pour les gens», a ajouté la chef de la diplomatie européenne.

Cinq soldats ukrainiens ont péri en 24 heures dans l'Est séparatiste de l'Ukraine, portant à 1052 personnes les pertes totales de l'armée ukrainienne depuis le début des hostilités en avril, a annoncé mardi un porte-parole militaire ukrainien.

La situation dans l'Est s'est brusquement dégradée après la tenue le 2 novembre d'élections séparatistes qui ont contribué à miner le processus de paix engagé en septembre.

Ces derniers jours, d'importants convois d'armements lourds, y compris des chars et des camions, ont été observés par des journalistes de l'AFP, faisant mouvement vers la ville.

Confirmé par les observateurs de l'OSCE chargés de vérifier l'application de l'accord de cessez-le-feu du 5 septembre, aujourd'hui moribond, cet afflux de renforts fait craindre la résurgence d'une guerre totale dans la région.

Le 3 novembre, après le vote remporté par les rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine, le gouvernement allemand avait appelé les autorités russes à respecter «l'unité de l'Ukraine», n'excluant pas de nouvelles sanctions européennes contre Moscou.