Une centaine de soldats ukrainiens étaient encerclés mercredi par des rebelles prorusses dans la région séparatiste de Lougansk, dans l'Est ukrainien, ont indiqué les autorités ukrainiennes.

Le gouverneur pro-Kiev de la région de Lougansk, Guennadi Moskal, a annoncé que 112 soldats ukrainiens étaient «encerclés» au lieu-dit Bakhmoutka, sur une route qui part de Lougansk vers l'ouest.

«La situation peut être qualifiée de critique», a averti M. Moskal. «Certains soldats blessés ont été faits prisonniers, dont un commandant du bataillon», a-t-il ajouté, évoquant «des tirs permanents à l'arme lourde».

Le gouverneur avait déjà fait état mardi d'intenses combats dans la zone et d'un mort dans les rangs des forces ukrainiennes.

Pour sa part, l'état major ukrainien a confirmé une situation «difficile, mais contrôlable» et un porte-parole militaire a démenti «un encerclement» total.

«Il reste possible d'envoyer des renforts et des armes supplémentaires», a expliqué Andriï Lyssenko lors d'une conférence de presse à Kiev.

La situation fait craindre une répétition de la bataille d'Ilovaïsk, localité stratégique de la région de Donetsk, où les forces ukrainiennes s'étaient retrouvées encerclées par les insurgés prorusses.

La bataille s'était terminée par un bain de sang avec plus de 100 morts selon un bilan officiel, et même environ 200 selon certaines sources.

Ce revers a été cité par la presse ukrainienne et les experts comme la principale raison du limogeage le week-end dernier du ministre de la Défense Valéri Gueleteï, remplacé mardi par Stepan Poltorak, chef de la Garde nationale, formation comprenant notamment les volontaires issus du mouvement de contestation proeuropéen du Maïdan.

Malgré l'instauration d'un cessez-le-feu le 5 septembre, les combats, s'ils ont baissé en intensité, se sont poursuivis dans certains points chauds, dont l'aéroport de Donetsk.

Selon M. Lyssenko, les forces ukrainiennes y ont subi deux tentatives d'assaut de la part des séparatistes, qui de leur côté affirment contrôler les lieux.

À l'issue d'un entretien mardi avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Paris, le secrétaire d'État américain John Kerry avait exigé l'arrêt des tirs autour de cet aéroport international qui avait été reconstruit à neuf pour l'Euro de football (soccer) en 2012, mais a été depuis dévasté par des mois d'intenses combats.