Des dizaines de milliers de personnes ont défilé au centre de Moscou, dimanche, pour manifester contre les combats en Ukraine et l'implication alléguée du Kremlin dans le conflit.

Un journaliste de l'Associated Press a avancé le nombre de 20 000 protestataires, bien que la police parle plutôt de 5000.

La foule a scandé des slogans tels que «Non à la guerre» et «La junte est au Kremlin, pas à Kiev», faisant référence à l'argument russe voulant que la chute du président ukrainien prorusse soit un coup d'État. Quant aux combats ayant fait plus de 3000 morts après l'éclatement de violences faisant suite à la chute du régime à Kiev, l'Ukraine et les chancelleries occidentales en font porter l'odieux à Moscou, qu'ils accusent d'envoyer troupes et équipements aux rebelles, chose que la Russie nie.

Le conflit ukrainien a alimenté le nationalisme en Russie, où plusieurs considèrent que l'Est ukrainien fait en fait partie de l'ex-maître soviétique, et la couverture de la crise sur les chaînes étatiques penche fortement contre les autorités de Kiev.

Au moins une échauffourée a éclaté entre protestataires et nationalistes ayant déroulé une banderole indiquant «La marche des traîtres».

À Kiev, le porte-parole du Conseil national de sécurité, le colonel Andriï Lyssenko, a affirmé que les attaques des rebelles soutenus par Moscou se poursuivaient malgré un cessez-le-feu conclu entre les deux camps il y a plus de deux semaines. Deux soldats russes et 40 rebelles seraient morts dans les combats des dernières 24 heures. Les séparatistes auraient ciblé 22 emplacements gouvernementaux, en plus de tirer des obus d'artillerie contre l'aéroport de Donetsk, la plus grande ville rebelle.

De son côté, le conseil municipal de Marioupol, une ville stratégique sur la côte de la mer d'Azov, a fait état de bombardements sporadiques dans ses faubourgs au cours de la nuit, ainsi que dimanche. On ne rapportait aucun blessé pour l'instant.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 5 septembre, mais a été violé à répétition. Des négociateurs de l'Ukraine, de la Russie, des rebelles et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ont tenté, la semaine dernière, de pousser plus avant le processus de paix en demandant aux deux parties de cesser leur progression, et de retirer leurs pièces d'artillerie lourde afin de créer une zone tampon.

Selon le colonel Lyssenko, toutefois, les violations de la trêve empêchent de mener à bien la création de cette zone tampon.

En plus du retrait des armes lourdes, le plan réclame également le départ des combattants étrangers et la fin des vols militaires au-dessus des zones de combat.