Les États-Unis ont estimé mardi que le cessez-le-feu en Ukraine «tenait globalement» et qu'ils décideraient d'imposer des sanctions supplémentaires à la Russie selon ce qui se passera sur le terrain «dans les prochains jours».

Le cessez-le-feu conclu vendredi entre Kiev et les séparatistes prorusses «tient globalement, en dépit d'informations sur quelques attaques au mortier et des tirs d'armes à feu par endroits, y compris à l'aéroport de Donetsk, ainsi qu'une intensification des violences à Lougansk et à Donetsk», a indiqué Marie Harf, porte-parole du département d'État, lors de son point de presse quotidien.

«Donc bien sûr c'est quelque chose que nous continuons à surveiller de près», a ajouté la représentante de la diplomatie américaine.

Elle a indiqué que les États-Unis étaient «prêts à imposer davantage» de sanctions à la Russie mais qu'ils «prendraient leur décision suivant ce qui allait se passer sur le terrain dans les prochains jours».

Les États-Unis, en coordination avec l'Union européenne, «sont en train de finaliser des mesures pour approfondir et élargir (leurs) sanctions contre la Russie dans les secteurs de la finance, de l'énergie et de la défense», a-t-elle précisé.

Par ailleurs, interrogée sur le rapport préliminaire des enquêteurs néerlandais sur le Boeing de la Malaysia Airlines, qui s'est écrasé mi-juillet dans l'est de l'Ukraine avec 298 personnes à bord, Mme Harf a estimé que la Russie devait encore répondre à «beaucoup de questions».

Ce rapport «soulève beaucoup de questions auxquelles la Russie doit encore répondre», dont «son implication dans l'événement qui a conduit à l'écrasement de l'avion», a affirmé Mme Harf. «Les familles des victimes surtout ont besoin de réponses», a-t-elle insisté.

OTAN: la Russie s'oppose à l'entrée de l'Ukraine

La Russie s'est déclarée mardi opposée à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, estimant que cela constituerait un «défi sans précédent» à la sécurité européenne.

«Nous ne voulons pas voir l'Ukraine dans l'OTAN», a déclaré l'ambassadeur de Russie auprès de l'Union européenne, Vladimir Chizhov, au cours d'une rencontre avec des journalistes. «L'Ukraine dans l'OTAN serait un défi sans précédent à la sécurité européenne, le plus important depuis la chute du Mur de Berlin», a-t-il ajouté.

Le gouvernement ukrainien a annoncé fin août sa volonté de relancer le processus d'adhésion à l'OTAN, interrompu en 2010 par le régime prorusse du président Viktor Ianoukovitch. L'OTAN a laissé la porte ouverte, sous réserve que Kiev fasse les «réformes nécessaires», «s'adapte aux normes de l'OTAN» et «remplisse tous les critères».

Malgré l'opposition de Moscou, l'OTAN s'est déjà élargie à d'anciens pays du bloc communiste comme la Pologne, mais aussi en 2004 aux Pays baltes, trois ex-républiques soviétiques.

M. Chizhov a aussi mis en garde contre un «parti de la guerre» en Ukraine.