Les combats entre armée ukrainienne et rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine ont fait au moins 2220 morts, civils et militaires, depuis la mi-avril, dont 1200 au cours du seul mois écoulé, indique un rapport de l'ONU.

Ce rapport, établi par une mission d'observation dépendant du Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies, est le 5e sur la situation en Ukraine depuis le début de la crise.

Il porte sur la période du 16 juillet au 17 août, pendant laquelle 5956 blessés ont aussi été recensés. Le document, dont l'AFP a eu copie, doit être examiné la semaine prochaine par le Conseil de sécurité.

«Le bilan total a plus que doublé depuis le dernier rapport publié il y a un mois», souligne le Haut-commissariat.

Il recense en effet «au moins 1200 tués» et 3250 blessés entre le 16 juillet et le 17 août, soit une moyenne de 36 tués et 98 blessés par jour.

Encore s'agit-il d'une estimation «très prudente» basée sur des chiffres officiels: «il est possible que le nombre de tués et de blessés soit nettement supérieur».

Ce bilan inclut les civils, les forces gouvernementales et les groupes armés Prorusses, mais pas les 298 victimes de l'écrasement de l'avion des Malaysian Airlines abattu le 17 juillet.

Comme les précédents, ce rapport souligne que les rebelles pro-russes «continuent de commettre meurtres, enlèvements, actes de torture» et autres graves violations des droits de l'homme, «en s'en prenant de manière disproportionnée aux civils». Les rebelles continueraient de détenir au moins 468 personnes.

Les groupes armés pro-russes «sont désormais équipés de manière professionnelle et semblent bénéficier d'un arrivage constant d'armes perfectionnées et de munitions, leur permettant d'abattre des appareils militaires ukrainiens», note le Haut-commissariat sans préciser la provenance de ces armes.

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de fournir armes et soutien aux séparatistes.

Le rapport fait par ailleurs état d'informations sur des exactions commises par des «bataillons territoriaux» dépendant des ministères ukrainiens de la Défense et de l'Intérieur: détentions arbitraires, disparitions et cas de torture.

Les droits du millier de suspects arrêtés par les forces ukrainiennes dans la région du Donbas «n'ont pas toujours été respectés», souligne le rapport qui évoque des «mauvais traitements pendant leur arrestation ou leur détention».

Il critique des lois adoptées par le parlement ukrainien à la mi-août pour prolonger la détention préventive et qui «ne semblent pas conformes aux normes internationales».

En Crimée, le rapport dénonce «le harcèlement et la discrimination» dont sont victimes les ressortissants ukrainiens, les Tatars et d'autres minorités: «rien n'a été fait de manière sérieuse pour enquêter sur les accusations de violations des droits de l'homme portées contre les prétendues forces d'autodéfense» à la suite du référendum contesté de mars sur le rattachement de cette province ukrainienne à la Russie.