Un cessez-le-feu pour apporter une aide humanitaire aux populations victimes des combats dans l'est de l'Ukraine «est non seulement possible, mais indispensable», a affirmé dimanche le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

«Nous estimons que cette question est urgente, qu'elle ne supporte pas de retard», a poursuivi devant des journalistes à Sotchi (sud de la Russie) M. Lavrov, ajoutant que la question était suivie personnellement par le président russe Vladimir Poutine.

La Russie assure pour autant ne pas vouloir agir de façon unilatérale, alors que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, notamment, ont sévèrement mis en garde Moscou contre toute intervention militaire sur le sol ukrainien qui serait menée sous prétexte de mission humanitaire.

«Nous sommes actuellement en train de nous mettre d'accord avec la partie ukrainienne, avec le Comité international de la Croix-Rouge et avec les organisations humanitaires des Nations Unies sur la nécessité d'envoyer d'urgence une aide humanitaire dans les régions de Lougansk et de Donetsk», a déclaré M. Lavrov.

Ces deux villes constituent les derniers bastions des séparatistes ukrainiens prorusses, confrontés à une offensive d'envergure des forces régulières ukrainiennes depuis plusieurs semaines. L'Occident accuse la Russie d'alimenter en armes les rebelles, ce que Moscou dément.

Le «premier ministre» de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a déclaré samedi être prêt à un cessez-le-feu si l'armée ukrainienne cesse son offensive contre la ville «encerclée» et au bord selon lui d'une «catastrophe humanitaire».

À Lougansk inaccessible à la presse, les autorités dénoncent un «blocus» depuis huit jours, alors que la ville n'a plus d'électricité, d'eau courante ou de réseau téléphonique, et que l'essence et les réserves de nourriture s'épuisent rapidement.

SERGEI KARPUKHIN

Des résidants ont trouvé refuge dans un abri de Donetsk, samedi.