Aucune altération n'a été trouvée sur la boîte noire ayant enregistré les sons dans la cabine de pilotage du vol MH17, qui s'est écrasé en Ukraine jeudi, et  les données contenues sont intactes, ont annoncé mercredi les enquêteurs néerlandais.

«La boîte noire était endommagée mais la mémoire était intacte et aucune preuve ou indication qu'elle ait été altérée n'a été trouvée», a indiqué dans un communiqué le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV), qui va coordonner l'enquête sur l'avion de Malaysia Airlines abattu au-dessus de l'Ukraine.

Les boîtes noires, qui sont en fait de couleur orange, avaient été remises dans la nuit de lundi à mardi par les rebelles prorusses aux experts malaisiens, qui eux-mêmes les ont transmises aux Néerlandais.

Le Boeing 777 malaisien qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala-Lumpur a probablement été abattu par un missile tiré de la zone contrôlée par les rebelles soutenus par la Russie, selon les États-Unis.

Les boîtes noires permettent d'enregistrer les conversations dans la cabine de pilotage et les données techniques du vol. Il est peu probable, cependant, qu'elles puissent fournir des renseignements permettant d'identifier l'origine du tir ayant abattu l'avion malaisien.

Selon des hauts responsables des services de renseignement américains, le vol MH17 a peut-être été abattu «par erreur» par des séparatistes prorusses mal entraînés.

L'AAIB, le Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens, est chargé de déterminer les causes de ce drame, en analysant notamment les heures d'enregistrement des sons dans la cabine.

«Les données de la boîte noire ont été téléchargées et contiennent des informations valides sur le vol», a également assuré l'OVV, soulignant qu'elles devaient encore être analysées.

L'équipe commencera à examiner jeudi la deuxième boîte noire, qui a enregistré les données techniques du vol. «Cela permettra de savoir si cette boîte noire contient des informations pertinentes, auquel cas les données des deux boîtes noires seront combinées», a expliqué l'OVV.

L'équipe internationale d'enquêteurs compte vingt-quatre personnes venant d'Ukraine, de Malaisie, d'Australie, de la France, d'Allemagne, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie, ainsi que de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

L'OSCE constate des impacts sur le fuselage de l'avion

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les experts malaisiens ont découvert de petits impacts, «presque des perforations» sur le fuselage du Boeing 777 abattu jeudi par un missile, a annoncé mercredi un porte-parole de l'OSCE.

«Certaines pièces que nous avons vues et photographiées présentent des impacts, presque des traces de perforations du fuselage», a déclaré Michael Bociurkiw, porte-parole de la mission de l'OSCE en Ukraine.

Ces pièces ont «beaucoup intéressé» les experts malaisiens, a-t-il noté, indiquant par ailleurs que l'équipe avait vu aussi des restes humains gisant toujours sur le site de l'accident.

Plusieurs dizaines de victimes sont encore officiellement recherchées, alors que les quarante premières dépouilles mortelles sont arrivées mercredi aux Pays-Bas.

Sur les 298 occupants de l'avion, 193 étaient des ressortissants néerlandais.

Des journalistes de l'AFP présents sur le site de la catastrophe ont également vu des pièces semblant provenir du fuselage de l'appareil, avec des traces d'impacts faisant penser aux dégâts de shrapnels.