L'ancien président américain Bill Clinton a appelé mercredi les pays à ne pas mollir face à l'écrasement du vol MH17 dans l'est de l'Ukraine, déclarant que ceux qui l'avaient abattu, ou qui avaient fourni les moyens de l'abattre, étaient du côté de la brutalité.

Devant une assemblée de scientifiques, militants et politiques, réunis pour la conférence internationale sur le sida à Melbourne, l'ancien chef d'État a rendu hommage aux six passagers du Boeing de Malaysia Airlines en route pour l'Australie, via Kuala Lumpur, afin de participer à cette réunion.

Parmi eux figurait un spécialiste éminent de la lutte contre le sida, le Néerlandais Joep Lange. «Lui et les cinq autres collègues décédés ont eu des vies qui ont contribué immensément à un avenir pour nous tous», a déclaré Bill Clinton.

Le Boeing 777 s'est écrasé jeudi, vraisemblablement abattu par un missile, tiré selon les États-Unis depuis la zone contrôlée par les séparatistes prorusses.

Et le fait que l'avion ait été abattu par erreur, par des tireurs qui se sont trompés de cible, «ne change rien», a ajouté Bill Clinton. «J'espère que tous les pays qui accordent de la valeur à la liberté et à l'honneur se pencheront sur les mots du ministre néerlandais des Affaires étrangères avant d'être tentés de dire "bon, peut-être devrions-nous tempérer notre volonté de prendre une position vigoureuse parce qu'après tout, ils n'avaient pas l'intention d'abattre l'avion"».

Lundi soir, devant le conseil de sécurité de l'ONU à New York, le ministre néerlandais Frans Timmermans avait exprimé le «deuil, la colère et le désarroi» de son pays devant la catastrophe et devant «la lenteur exaspérante» de la récupération des corps. Sur les 298 personnes à bord, 193 étaient néerlandaises.

Pour l'ancien président, «ceux qui ont abattu l'avion et ceux qui ont fourni les moyens de l'abattre représentent l'autre versant de notre lutte pour définir notre interdépendance : la main ouverte contre le poing fermé, une politique et une économie inclusives contre la division et la domination, la coopération contre le contrôle, la vie contre la mort».