Des restes humains de passagers du vol MH17 abattu le 17 juillet au-dessus de l'Ukraine se trouvent  encore sur le site de l'écrasement non sécurisé, tandis que des fragments de l'appareil ont été déplacés, a indiqué mardi la mission d'observation de l'OSCE.

«Il y a des restes humains qui n'ont pas été enlevés», a dit Michael Bociurkiw, porte-parole de la mission de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Cela pourrait expliquer l'incertitude concernant le nombre des corps retrouvés. Selon les autorités ukrainiennes, le train venu de Torez en avait apporté 282 alors que des experts néerlandais ont déclaré être certains seulement «d'avoir 200 corps», selon Jan Tuinder, chef de la délégation néerlandaise en Ukraine.

Certains corps ont été désintégrés lors de l'écrasement, ce qui ne permet pas de les comptabiliser, même si les secouristes en ont collecté de nombreux fragments.

Au total, 298 personnes, dont 193 Néerlandais, se trouvaient à bord, du Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine, dans une zone contrôlée par des séparatistes prorusses.

«Ce qui nous a frappé, a encore dit M. Bociurkiw, c'est le fait que nous n'avons vu aucune activité de récupération sur place». Les observateurs de l'OSCE ont vu des restes humains à au moins deux endroits de la vaste zone d'impact, en territoire contrôlé par les rebelles prorusses.

Quinze observateurs ont visité le site pour le cinquième jour consécutif, accompagnés pour la première fois par un haut responsable de Malaysia Airlines et par deux experts de l'aviation civile malaisienne.

«Nous avons observé des changements sur le site. Le fuselage a été déplacé. Le nez de l'appareil semble scindé en deux et l'empennage aussi a été déplacé», a dit M. Bociurkiw.

Mais il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives, a-t-il souligné, car ces déplacements ont pu «faire partie de la recherche des corps».

«Aucun périmètre de sécurité n'avait été établi. Nous avons noté aussi qu'une quantité importante d'objets personnels des passagers a été enlevée du site», a encore dit le porte-parole.

«Les experts malaisiens ont observé que la chaleur dégagée lors de l'impact avait été si intense que les ailes, faites d'aluminium, avaient fondu», a-t-il rapporté.

Incertitude sur le nombre de corps

Les experts néerlandais, chargés d'organiser le rapatriement des corps des passagers du vol MH17, ont formellement compté 200 corps dans le train arrivé à Kharkiv mardi alors que jusqu'ici le nombre de 282 avait été avancé.

«Nous sommes absolument certains qu'il y a les corps de 200 personnes différentes dans le train», a expliqué Jan Tuinder, le chef de la délégation néerlandaise en Ukraine lors d'une conférence de presse à Kharkiv.

«Où sont les autres? Cela fera partie des investigations à venir», qui auront lieu aux Pays-Bas, a-t-il ajouté.

Il a, par ailleurs, assuré qu'il restait «sûrement des restes de corps encore sur le lieu du crash».

M. Tuinder a expliqué que les experts devaient préparér les corps et notamment vérifier que les sacs mortuaires ne contenaient ni explosifs ni substances radioactives.

Mardi, cinquante corps ont été préparés pour le rapatriement et «vendredi tous les corps devraient être prêts», a, pour sa part, expliqué, Volodymyr Groïsman, vice Premier ministre ukrainien, lors de la même conférence de presse,

Avant le départ du premier avion mercredi, une cérémonie est prévue à 11 heures locales (08H00 GMT) à l'aéroport de Kharkiv.

M. Groïsman a également précisé que les boîtes noires, remises dans la nuit de lundi à mardi aux experts malaisiens par les rebelles prorusses, étaient bien les boîtes noires du vol MH17.

Les avions qui vont rapatrier doivent atterrir à Eindhoven, dans le sud des Pays-Bas, d'où les dépouilles seront transportées vers une base militaire à Hilversum, au sud-est d'Amsterdam, à environ 100 km de l'aéroport.