L'Union européenne et l'OTAN, de même que les dirigeants occidentaux, ont réclamé jeudi une enquête rapide sur la chute d'un avion de ligne malaisien dans l'est de l'Ukraine.

«Nous sommes choqués par les nouvelles concernant les circonstances entourant la perte tragique d'un avion de la Malaysian Airlines qui effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur sur le territoire de l'Ukraine et par la perte d'un si grand nombre de vies», a déclaré le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton.

«Nos pensées vont à tous ceux dont les proches étaient à bord», a ajouté Mme Ashton.

«Les circonstances doivent être éclaircies sans retard et une enquête internationale doit faire toute la lumière sur cette tragédie», a-t-elle estimé.

«Nous appelons toutes les parties de la région» où est survenu le drame «à permettre un accès total au site, afin qu'il puisse être sécurisé immédiatement, à coopérer entièrement (à l'enquête) et à partager toutes les informations pertinentes», a ajouté Mme Ashton.

«Les faits et les responsabilités doivent être établis le plus rapidement possible», ont affirmé dans un communiqué le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.

«Nous lançons un appel à une enquête rapide et complète», ont-ils ajouté.

Dans une réaction séparée, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a relevé que les circonstances de la catastrophe restaient obscures. «Néanmoins, l'instabilité dans la région, causée par les séparatistes soutenus par la Russie, a créé une situation de plus en plus dangereuse», a-t-il estimé.

«Il est important qu'une enquête internationale exhaustive soit immédiatement ouverte, sans entrave, pour établir les faits et que ceux qui pourraient être les responsables soient rapidement conduits devant la justice», a poursuivi M. Rasmussen.

«Il s'agit d'une nouvelle et douloureuse illustration des raisons pour lesquelles il est tellement urgent de mettre fin à ce conflit. Sans préjuger des faits à l'origine de ce crash, nous appelons toutes les parties à mettre un terme aux pertes de vies insensées dans l'est de l'Ukraine, à s'abstenir de tout acte exacerbant la situation et à accepter un cessez-le-feu immédiat», a conclu le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton.

Le président français François Hollande, le premier, a demandé que «tout soit mis en oeuvre pour faire la lumière sur les circonstances qui ont provoqué» la destruction en vol du Boeing 777 de Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur, faisant part de son «immense émotion».

«Terrible tragédie» selon Obama

Le président des États-Unis Barack Obama a déploré jeudi une «terrible tragédie» après l'écrasement d'un avion de ligne malaisien dans la région de Donetsk.

«Cela semble être une terrible tragédie», a déclaré M. Obama. «Les États-Unis offriront tout leur soutien pour aider à déterminer ce qui s'est passé et pourquoi», a-t-il poursuivi, au début d'un discours sur les infrastructures de transport à Wilmington, dans l'État du Delaware (est).

«Nous travaillons pour déterminer s'il y avait des citoyens américains à bord. C'est notre première priorité», a ajouté le président américain, précisant que son équipe de sécurité nationale était en «contact étroit» avec le gouvernement ukrainien.

«Nos pensées et nos prières vont vers les familles des passagers, d'où qu'elles viennent», a-t-il conclu.

L'avion de Malaysia Airlines, un Boeing 777 parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur avec 295 personnes à son bord, a disparu des radars à 10 000 mètres d'altitude et s'est écrasé près de la ville de Chakhtarsk, non loin de la frontière russe.

Le président russe Vladimir Poutine a abordé jeudi au cours d'une conversation téléphonique avec son homologue américain Barack Obama l'écrasement de l'avion de Malaysia Airlines, tombé dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le Kremlin dans un communiqué.

«Le président russe a informé le président des États-Unis d'un rapport des contrôleurs aériens qui est arrivé juste avant leur conversation téléphonique et qui indique qu'un avion malaisien s'est écrasé en Ukraine», est-il écrit dans le communiqué.

Vladimir Poutine a également exprimé ses «profondes condoléances» au premier ministre de la Malaisie Najib Razak, indique un autre communiqué du Kremlin.

Au cours de la conversation avec le président américain, M. Poutine a néanmoins déclaré être «fortement déçu» par la décision de Washington de renforcer les sanctions à l'encontre de la Russie pour son rôle dans la crise ukrainienne.

Il a ajouté juger ces sanctions «non constructives» et «dommageables pour les relations bilatérales et pour les efforts» en vue de régler la crise.

Le vice-président américain Joe Biden a offert jeudi au président ukrainien Petro Porochenko l'aide des Etats-Unis pour déterminer les causes du crash d'un avion de ligne malaisien dans l'est de l'Ukraine. M. Biden, actuellement en déplacement à Detroit, s'est entretenu par téléphone avec M. Porochenko et lui a offert l'aide américaine pour «aider à déterminer ce qui s'est passé et pourquoi», a indiqué un responsable de la Maison Blanche.

«Je suis choqué et attristé par la chute de l'avion malaisien», a réagi de son côté le premier ministre britannique David Cameron sur son compte Twiter. Des fonctionnaires «sont réunis en ce moment pour discuter des circonstances» de la catastrophe, a-t-il ajouté.

Entre cinq et dix Britanniques étaient à bord, selon les médias britanniques.

Après la tragédie, les autorités ukrainiennes ont fermé toutes les routes aériennes au-dessus de l'est de l'Ukraine, a annoncé Eurocontrol. «Tous les plans de vol comportant ces routes sont maintenant rejetés par Eurocontrol», a indiqué le gestionnaire de l'espace aérien européen.

Le Royaume-Uni a pour sa part demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur cette affaire.

Le premier ministre néerlandais «choqué»

Le premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est dit «profondément choqué» après qu'un avion de ligne malaisien en provenance d'Amsterdam se fut écrasé dans l'est de l'Ukraine avec près de 300 personnes à son bord.

«Je suis profondément choqué par cette nouvelle dramatique», a déclaré le premier ministre, cité dans un communiqué, alors que Kiev n'exclut pas que l'avion ait été abattu dans cette zone contrôlée par des séparatistes prorusses, près de la frontière entre la Russie et l'Ukraine.

«Les circonstances de l'accident ainsi que l'identité des passagers ne sont pas encore claires», a-t-il ajouté, précisant avoir «parlé à l'instant avec le président ukrainien». «Nos pensées vont vers les passagers, leurs familles, leurs amis».

En déplacement à l'étranger, le premier ministre a indiqué qu'il «était en chemin pour les Pays-Bas pour gérer la situation depuis La Haye».

Berlin veut que tout soit mis en oeuvre pour élucider l'écrasement

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé jeudi à «une enquête immédiate et indépendante» sur les causes de la chute d'un Boeing de la Malaysia Airlines en Ukraine.

«Pour la chancelière, les circonstances supposées de l'accident, selon lesquelles l'avion, en haute altitude, aurait été l'objet de tirs, sont choquantes. Si cette nouvelle était confirmée, cela serait une nouvelle et tragique escalade du conflit dans l'est de l'Ukraine», selon un communiqué du gouvernement allemand.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a également exhorté à faire toute la lumière sur cette tragédie.

«Nous attendons que tout soit mis en oeuvre pour élucider le plus rapidement possible» les circonstances de la catastrophe aérienne, a dit dans un communiqué M. Steinmeier, appelant les séparatistes à laisser passer les services de secours et à ce que soit faite une «enquête internationale indépendante».

«Les séparatistes doivent immédiatement accorder aux services de secours et de sécurité un passage jusqu'à la zone de l'accident et une enquête internationale indépendante doit commencer sans tarder», a déclaré le ministre.

«Je suis bouleversé par les nouvelles venues de l'est de l'Ukraine», a reconnu M. Steinmeier, réagissant à l'annonce de la chute de l'avion.

«On reste sans voix quand on apprend que des centaines de personnes sans aucun lien avec le conflit périssent d'une manière si terrible», a martelé Steinmeier, qui a, à plusieurs reprises depuis le début du conflit en Ukraine, tenté d'assurer des missions de médiation entre les différentes parties.

Selon une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Berlin n'a aucune information sur l'éventuelle présence d'Allemands parmi les personnes à bord de l'avion.

Le premier ministre malaisien en «état de choc»

Le Premier ministre malaisien Najib Razak s'est déclaré vendredi en «état de choc» en apprenant le crash d'un appareil de Malaysian Airlines en Ukraine, quelques mois seulement après la disparition du vol MH370 de la même compagnie dans l'océan Indien.

Prenant la parole au cours d'une conférence de presse, le Premier ministre Najib Razak, vêtu de noir, a déclaré: «Le monde est solidaire dans la douleur. C'est un jour tragique d'une année déjà placée sous le sceau de la tragédie pour la Malaisie».

Des parents éplorés ont commencé à se rassembler tôt vendredi matin à l'aéroport international de Kuala Lumpur dans l'attente de nouvelles.

«La route empruntée par l'appareil avait été déclarée sûre par l'Organisation Mondiale de l'Aviation Civile et celle-ci a précisé que l'espace aérien traversé par l'appareil n'était sujet à aucune restriction», a affirmé Le Premier ministre.

Najib Razak a affirmé par ailleurs qu'il était encore trop tôt pour dire que l'appareil avait été abattu par un missile.

«S'il se révèle que l'appareil a été abattu par un missile, les auteurs devront bien sûr répondre de cet acte devant la justice», a-t-il dit.

Des passagers en route vers la conférence mondiale sur le sida

«Beaucoup» des passagers se trouvant à bord de l'avion malaisien qui s'est écrasé étaient en route pour la conférence mondiale sur le sida qui démarre ce week-end à Melbourne, a indiqué vendredi le directeur d'Onusida.

«Mes pensées et mes prières vont aux familles de ceux qui ont disparu tragiquement à bord du vol MH17. Beaucoup de passagers étaient en route pour la conférence AIDS2014 ici à Melbourne», a écrit sur son compte Twitter Michel Sidibe, directeur d'Onusida, le programme qui coordonne l'action des agence de l'ONU pour lutter contre la pandémie.

Le chercheur néerlandais Joep Lange, ancien président de la Société internationale sur le sida, était vraisemblablement à bord de l'avion, abattu au-dessus de l'Ukraine par un missile selon des responsables américains.

«Plusieurs chercheurs, militants et responsables étaient à bord du vol de Malaysian Airlines en route pour Melbourne», a réagi le professeur et activiste américain Gregg Gonsalves, lui aussi sur Twitter, citant le nom de Lange parmi les victimes.

La Société internationale sur le sida, qui organise la conférence internationale sur cette maladie, a confirmé dans un communiqué que «plusieurs de nos collègues et amis» étaient en route pour Melbourne à bord de l'appareil.

Cette conférence internationale se tient tous les deux ans et doit démarrer dimanche à Melbourne.