Le premier ministre Stephen Harper affirme que le président russe Vladimir Poutine est un «nationaliste extrémiste» et un «impérialiste» qui menace la paix mondiale et la sécurité.

M. Harper dit également ne pas être gêné d'être le seul à employer un ton si ferme envers l'homme fort du Kremlin. Toutefois, dans une entrevue lors de l'émission The West Block, sur la chaîne Global News, le premier ministre n'est pas allé jusqu'à comparer l'invasion de la Crimée par la Russie à l'occupation des Sudètes par l'Allemagne nazie, un prélude à la Deuxième Guerre mondiale.

Selon M. Harper, Vladimir Poutine est un individu croyant fermement qu'il a le droit et la capacité d'envahir un autre pays», et de modifier des frontières «par la force militaire».

Si le premier ministre soutient que cette démarche «n'est pas comparable à Hitler», le comportement du président russe est «très inquiétant».

M. Harper a obtenu le soutien du premier ministre de l'Australie, Tony Abbott, qui est arrivé à Ottawa dimanche pour sa première visite officielle.

M. Abbott a qualifié les propos de M. Harper à l'endroit de Vladimir Poutine, de «très francs et de tout à fait appropriés».

Lors d'un passage en France pour souligner le 70e anniversaire du Débarquement de Normandie, M. Harper a ignoré M. Poutine, tandis que d'autres leaders du G7, dont le président américain Barack Obama, François Hollande et Angela Merkel, ont rencontré le dirigeant russe.

M. Harper a souligné que Vladimir Poutine n'avait pas été invité au sommet du G7 tout juste avant la cérémonie en Normandie, avant d'ajouter que les autres leaders s'étaient entendus sur un message clair à transmettre à M. Poutine: sortez de la Crimée.

S'il avait évité d'autres comparaisons entre le président russe et Hitler, M. Harper a affirmé que la Deuxième Guerre mondiale aurait pu être évitée si les autres nations n'avaient pas passé l'agression allemande sous silence - une leçon qui, croit-il, s'applique à la Russie moderne. «Notre politique étrangère intègre évidemment ce genre de leçons.»

Le premier ministre précise par ailleurs que son gouvernement envisage de stationner des troupes en Europe de l'Est, et ce de façon permanente, dans le cadre d'une opération possible de l'OTAN visant à rassurer ses alliés dans la région. «Évidemment, nos alliés est-européens sont alarmés par ce qui se passe en Ukraine, et cela est un euphémisme. Ils sont très, très inquiets. Alors, nous dialoguons bien sûr avec les Polonais et les autres à propos de ce que nous pouvons faire, en tant qu'alliés au sein de l'OTAN, pour offrir une assurance.»